J'ai bien du mal à mettre mes idées au clair. Je me sens perdu et complètement spectateur de mon existence. À commencer par mon stage... Comme tout le monde le sait, aucun des entretiens que j'ai eu n'a donné suite. Alors j'ai pris la décision de revenir à la case départ, là où j'ai fait mon stage l'année dernière. Si les premiers jours semblaient plutôt encourageants, cette impression s'est vite dissipée passée la première semaine.
Alors on pourrait se demander, pourquoi est-ce que j'ai choisi de revenir là-bas ?
Cette année, j'ai eu certains cours - un, en fait - qui m'a énormément plu. C'était un cours qui consistait à écrire des textes de presse et à les mettre en forme, pour pouvoir à la fin, les présenter à notre prof', dans l'espoir d'acquérir une bonne note. Je savais que j'aimais bien produire des textes mais j'ignorais autant apprécier les mettre en forme. Comme je savais que rédiger des communiqués, des dossiers de presse etc. faisait partie des activités de mon agence, je me suis dit que ce serait une bonne occasion pour moi de faire quelque-chose qui 1) me plairait et dans lequel je serais doué ; 2) pourrait me permettre d'évoluer et de prouver mes compétences, dans l'espoir un peu fou de sortir du stage avec un contrat dans la poche. Lors de mon entretien, le boss ne semblait pas réfractaire à l'idée de me garder, une fois mon stage terminé à la mi-septembre. Au contraire même, ça semblait même l'emballer.
Quelle stupide crédulité !
Ce discours est à peu de choses près ce que j'ai dit au patron au moment de revenir. Il semblait emballé par les créations que j'avais pu faire dans mon cadre universitaire et j'étais content d'avoir enfin quelque-chose à défendre pour commencer à me vendre auprès de quelqu'un :
"On a souvent tendance a opposer la rédaction à la création. Moi, je veux faire les deux. Ce serait, je pense, un certain gain de temps pour tout le monde et je pense que ça peut être ça, ma valeur ajoutée. Je sais comment on travaille ici, je connais les gens, je ne perdrai pas de temps pour m'intégrer..."
Une semaine plus tard et après un premier projet pour le moins décevant qui consistait à préparer le CM d'un nouveau client - une grande marque -, tout était terminé.
Plus aucun projet, plus aucune demande, strictement plus rien à faire sauf des conneries insignifiantes comme écrire un article sur le blog, faire un tableau Excel, compléter et revoir une présentation Keynote, relire des articles et corriger des fautes. Bref, pas de quoi bander, juste le boulot d'un stagiaire de base quoi. Ah si ! Quand même ! Après avoir attendu un mois, on m'a enfin demandé de préparer le programme d'une opération à venir... 45 minutes pour tout faire. Véridique.
Je me fait chier et je n'arrive plus à le cacher.
Alors, je suis bien conscient que c'est un cercle vicieux, qu'il est difficile d'accorder des projets intéressants à une personne qui a l'air de s'en branler complet. Mais clairement, là, je suis dégouté.
Je fais partie des mails communs que le patron envoie pour nous demander d'arriver à l'heure le matin (alors que les seules fois où j'arrive UN PEU en retard sont les fois où il est là pour le voir), il passe tout le temps derrière moi lorsque je n'ai rien à faire, ce qui me donne l'impression d'être le plus gros branleur de l'univers. Quoi que je fasse, j'ai l'impression de tout le temps décevoir et de ne jamais être à la hauteur de rien. Je suis tellement frustré, blessé et blasé que j'ai l'impression d'être une autre personne quand je suis là-bas. Ce qui explique que oui, je peux manquer d'implication, qu'il m'arrive de bugger lorsque quelqu'un me demande un truc particulier au téléphone parce-que bien évidemment, on ne m'explique rien.
Alors oui, je suis un petit con et tout ce qu'on veut mais je pense, en restant le plus objectif possible, qu'une situation comme celle-ci est difficilement vivable, pour quiconque.
Chez moi, c'est malheureusement pas plus glorieux. Un silence de mort règne et heureusement que Gilles Bouleau & cie sont là pour pimenter un peu nos repas parce-qu'autrement l'ambiance serait mortuaire. Chez moi, aucun mot ne sort de ma bouche. Sauf si c'est pour gueuler... Je ne sais pas, ma mère a le don de réussir à m'agacer, presque sans rien dire. Comme hier soir, lorsqu'elle m'a annoncé que mon toxicoman d'oncle (et lui, c'est pas que des joints. C'est héro, coc' et traitement de substitution à base de méthadone. Alors pour les plus ignares, les traitements à base de méthadone c'est en gros ce qu'on donne aux drogués en manque pour qu'ils soient un peu moins en manque. Sauf que lui, ça fait 15 ans qu'il se shoot avec ça. Enfin, bref. Un cas mon tonton) allait venir passer la soirée avec nous, ce soir. Pour lui, je ne suis qu'une tarlouze, une tapette, tout ce qu'un beauf toxico pourrait penser et dire des pédés en somme. Ça n'a rien d'étonnant, ni même de blessant, je trouve juste un peu bizarre le fait qu'une mère puisse accueillir à sa table son frère qui tape très probablement sur sa mère, insulte sa grand-mère, essaie de planter son mec avec une fourchette un soir du nouvel an et qui considère son fils comme une sous-merde de tantouze qu'on devrait exécuter. Mais bon, pourquoi pas.
Donc c'est vraiment pas la joie en ce moment, légèrement plus que d'habitude.
Je me sens mal et énervé en permanence. Je m'interroge sur ce que je vais bien pouvoir devenir. Je pense pouvoir être en mesure d'assurer que, dans l'immense éventualité où on décide de me garder (LOL), je ne resterai pas ici après mon stage. Je n'ai pas envie de reprendre mes études à la rentrée et je n'ai aucune idée sur ce que je pourrai bien faire l'année prochaine. Vendeur dans un magasin de prêt-à-porter semble être une option envisageable, encore faut-il y arriver.
Je suis complètement perdu et légèrement tourmenté. Je dors très mal, il m'arrive de me réveiller en pleine nuit pour vomir dans ma poubelle (comme ce fut le cas cette nuit), je suis constamment à fleur de peau et il m'arrive de pleurer, comme ça d'un coup, sans raison particulière - si ce n'est que de voir ma vie partir en lambeaux un peu plus chaque jour.
Franchement tu veux quoi, tu peux pas avoir tout tout de suite, faut prendre son temps, comme le permis, je pense que toute ta drogue te fait faire des bad trips et que c'est pour ça que tu vomis, je veux pas être méchant mais affronte les choses au lieu de détourner le problème sinon tu seras un éternel insatisfait. C'est comme pour le mec que tu fréquentais, je suis certain que t'as fini par le bazarder comme c'était surement une source de bonheur. T'es auto destructeur, c'est violent ce que je dis mais c'est vrai, tu te plains mais finalement tu vois pas la chance que tu as d'avoir un stage à notre époque. Je pense que tu veux pas accepter d'être content une fois dans ta vie, t'as jamais tenté le lâché prise et essayé de faire moins ta victime, la vie c'est nous qui nous la faisons et c'est toi qui a décidé de la prendre comme le souffre douleur, il faut montrer ce que l'on vaut pour que les gens t'estiment.
RépondreSupprimerAprès pour ton oncle désolé pour toi, je dois admettre que t'as vraiment personne pour t'assister, prends toi en main et je reviens sur le permis règle tes problèmes avant d'envisager d'engager la responsabilité des autres sur la route.
Schopenhauer, my love.
SupprimerVous me faites trop rigoler, vous ne savez rien.
Bonjour Lucas. Que Phil te fasse rigoler par son commentaire, c’est déjà ça, tu ne crois pas ? Quand à dire qu’il ne sait rien, c’est peut-être un peu exagéré… Je passe sur l’histoire des bad trips, ça, bon… Mais franchement, je pense qu’il t’a quand même pas mal cerné. Même si la forme peut paraître un peu péremptoire et effectivement assez violente, comme il le dit lui-même, relis bien. Tu te détournes des problèmes : à la moindre virgule de travers, tu te fermes, au lieu de réagir et de dire là, non, JE NE SUIS PAS D’ACCORD, quitte à GUEULER un grand coup bordel ! Et je suis sûr que ça te ferait du bien en plus. Tu n’es pas là pour tout encaisser sans rien dire ! A chaque échec, tu te poses des questions, mais il n’y a pas beaucoup de réponses. Ce n’est pas une remarque mal intentionnée, c’est juste une constatation. Bouges-toi le cul putain de bordel ! Pour te lire depuis plus de 2 ans, je suis sûr que tu peux le faire. Regardes-toi dans la glace demain matin et crie très fort : « Je suis Lucas Lopes (t’adaptes) et j’emmerde tout ce et tous ceux qui me font chier !!! ».
RépondreSupprimerDésolé pour l’anonymat de ce commentaire, mais je n’ai pas de compte truc ou machin. Je m’appelle Alain et j’ai un âge qui doit se situer entre de tes parents et de tes grands parents.
Cerner quelqu'un avec 3 articles. Seriously.
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