3 semaines. C'est a peu près le temps qu'il m'a fallu pour faire dire au revoir à mon ancienne vie. 

Après le déménagement, l'emménagement et quelques tumultes quand même parce que sinon ce n'est pas drôle, me voilà ENFIN confortablement installé pour te parler, allongé sur mon lit deux places dans mon petit appartement du 14ème arrondissement de Paris. Le pied.

Un appartement d'environ 30m2 que je connais très bien puisque j'y passais déjà mes soirées il y a maintenant quelques années de ça, le temps passe (si jamais tu cliques sur le lien pour te rafraîchir la mémoire, laisse-moi te préciser qu'à l'époque Camille s'appelait Sandra mais que c'est une longue histoire)...

Nous voilà colocataires depuis maintenant une petite semaine avec Camille donc. J'appréhendais quelque peu avant le grand saut, par principe sans doute mais plus les jours passent, plus je suis heureux. Contrairement à ce que je pensais, j'ai pris mes repères assez vite et j'arrive tout à fait à me considérer chez moi. Habiter sur Paris était comme un fantasme, un rêve et me voilà aujourd'hui en plein dedans. Je le vis comme une petite victoire sur la vie.

Les aurevoirs avec ma mère n'ont pas été faciles, beaucoup de larmes ont coulé malgré tout. Mais ce qui est fou à constater après quelques jours d'indépendance seulement, c'est qu'on a tout de suite beaucoup plus de plaisir à se parler. Cette semaine, on s'est appelé deux fois et nous sommes écrit tous les jours, là où il y a encore un mois, la simple idée de devoir discuter avec elle m'emmerdait au plus haut point. C'est comme si mon départ allait nous permettre de mieux nous retrouver.

Concernant mon beau-père à qui je n'adresse plus la parole depuis ce fameux soir de Juillet 2014, comme tu dois sûrement t'en douter, je n'ai pas réussi à outrepasser ma rancoeur. Il n'aura pas eu droit à un seul regard de ma part. On verra comment nos rapports évolueront la prochaine fois qu'on se verra.

Vivre seul change beaucoup de choses, à commencer par la distance bureau-maison : 30min, rien que ça, ça change beaucoup de choses. Plus sérieusement, les petites tâches qui m'effrayaient comme faire des lessives, la vaisselle, le repassage ou bien encore le ménage me paraissent finalement presque agréables et ludiques. J'entretiens mon espace, je veux m'y sentir bien alors c'est naturel de tout mettre en oeuvre pour perdurer le cycle. Puis mine de rien, ça aide d'être deux, en plus de former une sorte de team, c'est bien de pouvoir montrer qu'on est quelqu'un de confiance et de "mature" à l'autre, ça pousse à faire plus de choses d'une certaine manière. Bon, c'est sûr que tant que je n'ai pas encore payé mon premier ni mes premiers impôts, il est difficile de trouver des côtés négatifs à tout ça. Mais quand même, je me dis que 430€, ça reste reste acceptable pour un appartement parisien avec une chambre de 10m2. Et pour les impôts, on verra le moment venu.

Autre avantage à vivre ici : j'ai un accès direct au trousseau de la Petite Ceinture du 14ème, la ligne de train abandonnée. C'est juste un bonheur de pouvoir explorer ses rails, ses tunnels, ses décors. J'ai d'ailleurs fait la connaissance d'un explorateur pendant ma balade d'hier, qui m'a notamment montré une des entrées non-officielle des Catacombes de Paris. Impressionnant. J'ai longtemps eu des envies d'urban exploration, pourquoi ne pas en profiter pour les assouvir ici ? J'ai adoré cette marche de 7km, je voulais d'ailleurs y amener Ian aujourd'hui. Mais après avoir été malade toute la nuit, il a été contraint d'annuler notre sortie. Peut-être que tu te demandes si nous sommes ensemble, je ne sais pas.

Cela fera peut-être l'objet d'un prochain article mais quand j'ai posé la question, on a convenu d'y aller doucement. Je ne sais pas trop ce que ça voulait dire, de mon côté c'est clair : j'ai envie de me lancer avec lui, malgré le fait qu'on ne se fréquente que depuis un mois. J'ai conscience qu'il ne faut pas précipiter les choses mais il me semble difficile d'allumer un feu en jetant de l'eau dessus. Enfin, nous verrons bien, j'ai encore envie de garder cette histoire pour moi sans savoir pourquoi. Par égoïsme peut-être, j'espère que tu ne m'en veux pas et que tu comprends...

A très vite !