Il y a une semaine, à cette heure précise, je commençais à flirter avec Anthony, un garçon rencontré à une soirée à laquelle j'étais l'invité mystère. Après une folle nuit, je faisais part de mes questionnements concernant la suite de cette relation. Une semaine après, voilà où nous en sommes.
Nous nous sommes revu mardi dernier, après le début de mes partiels. J'ai été face à un garçon encore plus timide et gêné que je ne l'avais imaginé, sa timidité arrivait même à me mettre mal à l'aise parfois. Mais je devais prendre les choses en main, alors je n'avais pas le temps d'y penser. Au moment de nous dire au revoir : la bise avec un baiser un peu plus fort sur la fin accompagné d'un joyeux " à la prochaine" de sa part.
Deux jours après, jeudi, nous nous retrouvons au Marais pour boire un chocolat chaud (je n'aime pas le café). Je suis déjà un peu moins optimiste, j'ignore pourquoi, mais c'est toujours un plaisir de passer un peu de temps avec lui. Un moment, il me tend un papier sur lequel est inscrit : " Bon pour un bisou gratuit " (allusion à certains sms envoyés). Je décide de l'utiliser dans une allée remplie de fleurs, sans personne, trois bisous furtifs sont alors échangés. Arrive le moment pour chacun de nous, de regagner notre foyer, nous prenons un bout de la ligne 8 ensemble, il m'embrasse furtivement pour me dire au revoir.
S'en suit de longue séries d'SMS. Tout va un peu trop vite pour moi. Deux jours plus tard, aujourd'hui.
N'étant pas à l'aise avec les marques de tendresse en public et n'ayant malheureusement plus du tout d'argent, il fallait trouver un lieu intimiste et relativement petit : je n'aime pas les grandes places où beaucoup de gens circulent... Les possibilités n'étaient pas nombreuses, nous avons fini chez lui, dans sa résidence universitaire à Nanterre.
J'arrive sur le quai, désert, puis le vois arriver, je l'embrasse rapidement et nous nous dirigeons vers son appartement. Quelques banalités sont échangées tout au long du trajet. Il annonce très vite le climat puisqu'une fois arrivé, il me prends dans ses bras et me parle. Il est petit, il sent bon, il est doux. Mon coeur bat vite, le sien aussi. Nous nous embrassons, plus longtemps cette fois.
Je lui propose de monter sur son lit, voulant m'allonger. Deux heures passées à s'embrasser et à se faire des câlins, tout en somnolant parfois. Durant ces tendresses, plein d'idées me viennent en tête : qu'est-ce que je suis en train de faire ? est-ce que c'est ça que je veux ? est-ce qu'il me convient ? Il fuit mon regard lorsque nos yeux ont le malheur de s'ouvrir en même temps, alors je les referme.
C'était tendre, agréable, mais quelque-chose clochait.
Je lui demande si je peux utiliser son ordinateur pour une raison pédagogique, il m'y autorise. La situation me convient d'avantage : il est contre la fenêtre à manger je ne sais trop quoi, et moi je suis sur l'ordi. Une fois terminé, je dessine plein de petits trucs sur des feuilles posées à proximité, il me regarde, se place derrière moi, m'encercle de ses bras, et rigole parfois.
18h, il ne faut pas que je tarde trop. Il me demande si je veux regarder un épisode d'American Horror Story, j'accepte. Nous regardons tranquillement l'épisode, ponctué par certaines de mes critiques sarcastiques qui l'amuse. Je me sens bien à ce moment précis. J'aime bien l'ambiance.
Une fois l'épisode terminé, je lui dit que "j'ai la flemme de bouger", sous-entendant l'idée qu'il faut bientôt que j'y aille, soudain, il m'embrasse. Encore, et encore. Tendrement, agressivement, il me fait un suçon. Il retire son t-shirt, à ce moment je comprends où il veut en venir, je retire mon pull. Il me mord, j'adore ça. Nous faisons l'amour. Je crois qu'à ce moment là, je suis content. J'ouvre les yeux et vois ses traits masculins sur son visage, ces caractéristiques faciales qui font qu'un homme est un homme, c'est ce qui me fait craquer chez un garçon. Il jouit en premier, et s'occupe de moi après qui devant cette surprise ai fini par débander. J'arrive néanmoins à me remettre sur les rails pour lui permettre de m'offrir quelques instants magiques.
Une fois l'affaire terminée, il s'amuse à me piquer mon boxer, je fais de même pour son pantalon. Nous plaisantons, je me balade nu dans son appartement sans gêne, moi, qui suis un grand complexé. Il est 20h passé, je dois vraiment y aller. Nous allons à la gare, je suis un peu bouleversé intérieurement, satisfait, mais envie de rentrer chez moi, de le quitter. Culpabilisant de penser de telles choses, je fais en sorte qu'il ne s'aperçoive de rien et meuble la conversation par certaines blagues. Dans le train, nous ne nous parlons que vaguement, mais ça n'a pas l'air de le déranger. Arrivé à Saint-Lazare, je l'accompagne sur le quai de la ligne 14 (il doit se rendre à une soirée avec des amis), l'embrasse, et pars.
Je crois que je ne veux pas être en couple. Je crois que je ne veux pas m'engager, pas par peur de souffrir, mais par peur de faire souffrir. Je ne veux pas le faire souffrir mais il m'apporte certaines choses dont j'ai besoin, puis j'aime bien être avec lui. Mais je ne veux pas me sentir coincé. Je veux continuer à être libre, par pour aller baiser dans tous les coins (parce-que ça ne me ressemble pas) mais pour avoir juste la sensation d'être libre, n'avoir de compte à rendre à personne... Et c'est cette perspective, de me dire que je n'attends peut-être pas les mêmes choses que lui, qui me fait culpabiliser et réfléchir sans arrêt. Je ne veux pas qu'il s'attache trop à moi. Mais je ne veux pas le perdre non plus.
C'est peut-être non pas un petit-ami que je recherche, mais un complice.
J'ai peur du moment où il me demandera ce que nous sommes, ou s'il s'avère qu'il me dise un jour : "je t'aime".
LL
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