Quel bonheur de recevoir ce petit bout de papier jaune, symbole d'une année réussie, qui marque la fin d'un cycle dans la vie d'un lycéen : le baccalauréat. Une cérémonie à l'américaine a été organisée, ce soir, dans mon ancien lycée pour mettre à l'honneur les nouveaux bacheliers des séries L et STI2D (kézako?) de la promotion 2012-2013.
Cette cérémonie ne me concernait, a priori, absolument pas étant donné que j'ai eu mon bac il y a un peu plus d'un an mais une de mes amies, elle, l'a eu cette année et était donc conviée à participer à cet événement. Elle m'a demandé il y a une semaine si je voulais bien l'accompagner, j'ai bien entendu accepté, sans trop réfléchir. C'était l'occasion pour moi de remettre, une dernière fois, les pieds dans ce lycée de malheur.
Mon année de seconde fut l'année la plus difficile à vivre de toute ma vie. Intimidation, moqueries, insultes et pour finir, harcèlement moral, tel a été mon quotidien pendant toute une année. Vite stigmatisé comme étant déjà "le pédé de la classe", "le chouchou du prof" ou bien encore "la bite de cheval" (parce-que j'avais d'après mes chers camarades des relations sexuelles plus qu'épanouissantes avec ma prof de français de l'époque, une dame d'environ 60 ans aux cheveux rouges passionnée par l'Afrique, ce qui expliquait mes bonnes notes), chaque jours était une épreuve plus que redoutée qu'il me fallait affronter.
Mes années de première et de terminale ont été beaucoup plus calmes. J'étais toujours le "pédé de la classe", mais, dans une classe de L, majoritairement féminine, être un mec et pédé c'est monnaie courante, donc forcément moins dérangeant. C'était dans les couloirs du lycée et à l'extérieur que ça reposait problème. Pas d'agressions physiques, heureusement, mais des coups-montés, des blagues sordides. Un mec, qui était d'ailleurs dans ma classe en seconde et présent ce soir, m'a fait croire qu'il était gay et amoureux de moi dans le but de se foutre de ma gueule. Il a été loin, jusqu'à me suivre chez moi et à vouloir me voir, seul, dans les escaliers de secours pendant les pauses, c'est pour dire...
Bref, mes années lycées n'ont pas été les plus trépidantes à vivre. Je suis content de ce que je suis devenu, malgré tout ce par quoi je suis passé l'année dernière...
Cette soirée a été l'occasion pour moi de véritablement tirer un trait sur ce passé douloureux.
Mais revoir tous ces visages a tout fait ressurgir, toute la haine, toute la méchanceté, toutes les moqueries, tous les regards, toutes les insultes, tout est remonté. Sans parler des mecs de ma cité qui étaient tous présents pour acclamer leurs potos fraichement diplômés à base de sifflements stridents, d'applaudissements exagérés, de cris et de rires plus qu'insupportables. Il ne m'aura pas fallut attendre longtemps pour avoir l'envie de me tirer. J'ai tout de même attendu que la cérémonie de remise des diplômes soit terminée pour me glisser discrètement vers la porte de sortie.
Je comprends le stress voire le malaise que certains personnages de films ou de séries peuvent ressentir lors des réunions d'anciens élèves, je l'ai vécu ce soir. Mais j'en suis tout de même sorti indemne, et je suis quand même content de ça. Même si revoir tous ces gens à été difficile, je devais faire mes adieux à ces années pourries.
Le lycée, c'est définitivement derrière moi et c'est tant mieux.
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