Comme vous le savez, cette histoire n'était vraiment pas simple. Plus elle traînait en longueur, plus elle devenait compliquée. Je crois que tout a commencé lors de notre première dispute. C'est parti d'un truc tout con, d'un message envoyé la veille, et ça s'est terminé par moi déboulant en trombe chez lui, très remonté.
Mes mots étaient violents, les silences interminables, lui était sur le canapé, moi face à la fenêtre. Tous deux étions là, immobiles sans savoir quoi dire ni quoi faire. Au bout d'un moment, il a fini par m'avouer qu'il était amoureux de moi, j'ai répondu que ce n'était pas mon cas et que je lui en voulais de s'être rendu si indispensable à ma vie. Je suis à peine compliqué comme mec.
Si pour moi, cette dispute avait été l'occasion de mettre les choses à plat et de prendre un nouveau départ, ça n'a pas été le cas pour lui. Quelque-chose s'est brisé en lui au moment de cette dispute, une fissure qui n'a fait que grandir au fur et à mesure des jours.
Quelques semaines après cette dispute, c'était un lundi après-midi de mai, j'ai cru déceler et sentir dans ses mots que quelque-chose n'allait pas. Pour en avoir le coeur net, je lui ai fait du rentre dedans en attendant d'interrompre le moindre signe de rejet de sa part. Ça a marché. Après quelques textos, il m'avoue qu'il a rencontré quelqu'un : un type que lui a présenté son amie d'enfance le soir où cette dernière est venue manger chez lui. Il ne m'avait pas dit à ce moment là qu'un invité mystère s'était glissé parmi les convives. Le mec s'appelle Christophe et Marc a prévu d'aller boire un verre avec lui quelques jours plus tard.
Coup d'électrochoc, c'est la fin du monde, tout s'écroule. Je l'appelle en sanglot et lui supplie de me dire que tout ça ce n'est qu'une putain de blague. Non, ç'en n'est pas une. Je ne comprends pas et je ressens quelque-chose que je n'ai jamais ressenti auparavant : l'urgence d'agir, la sensation de mourir à petit feu, le besoin de faire quelque-chose ! Seulement, je ne l'ai jamais senti aussi froid que cette fois-là au téléphone. J'ai fini par lui dire qu'il s'était finalement bien servi de moi, que flirter avec un petit pédé de 20 ans qui s'assume était sûrement réconfortant pour son égo et motivant dans sa quête d'acceptation de soi "Je ne me suis pas servi de toi, mais oui, tu m'as aidé". L'essentiel étant dit, je propose de déjeuner avec lui le lendemain pour en parler de vive voix.
Cette nuit là a été horrible et le lendemain matin encore plus.
Pas un seul texto. Je vous assure que de ne recevoir aucun texto d'une personne avec qui vous parlez continuellement pendant près d'un an, c'est très difficile à vivre.
Arrive le moment fatidique, j'allais sortir le grand jeu avec tout un discours de préparé en tête.
Au moment de se retrouver, je la joue détendue et fais comme si de rien n'était. Nous parlons de banalités sur le chemin du restaurant et une fois installés :
" Bon, je vais crever l'abcès, c'est pour ça qu'on est là. Tout d'abord, sache que je pensais tout ce que je t'ai dit mais je ne t'en veux pas. Cette nouvelle m'a blessé mais je ne t'en veux pas parce que ça devait forcément arriver un jour. Personne ne mérite d'attendre aussi longtemps et toi, tu ne mérites pas que je te laisse comme ça. Maintenant, je veux aussi te dire que ce que tu m'as dit hier m'a fait l'effet d'un choc et le simple fait d'imaginer que tu puisses être avec un autre mec que moi m'est insupportable. De par sa singularité, notre relation m'a bloqué à tel point que je ne savais plus comment agir avec toi. Qu'est-ce qu'on était ? Où on allait ? Qu'est-ce qu'on avait le droit de faire ? Rien n'était clair et c'est devenu tellement invivable au bout d'un moment que je me suis mis en tête de t'en vouloir et de te le faire payer. Je suis désolé. Parce que je t'aime et qu'on ne fait pas ça à une personne qu'on aime. Je ne sais pas où tu en es, toi, mais, moi, je suis prêt à me lancer ! Je sais que le jeu en vaut la chandelle... "
(Oui, c'est la version rédigée donc un peu édulcorée)
Lui est resté bien silencieux durant mon discours, il buvait son demi-litre de vin rouge et m'écoutait. Il a fini par avouer qu'en effet, ses espoirs s'étaient brisés le jour où je lui ai dit que je n'étais pas amoureux de lui. J'ai fini par lui demander si c'était trop tard pour moi...
" Ça fait un an que j'attends ça, tu crois que tout va changer à cause d'un simple mec rencontré ? T'es 100000 plus important que lui. "
L'après-midi qui suivait avait un arrière goût doux-amer. Il avait un entretien en fin de journée et n'était donc pas disposé à textoter. Ce n'est qu'à 20h que j'ai reçu un SMS de sa part m'informant que son meilleur ami venait de se faire renverser par une voiture et qu'il prenait le premier train à destination de Marseille pour le voir (ça ne pouvait pas plus mal tomber).
Peu de temps après, j'ai réalisé avoir été très égoïste. J'ai passé trois jours atroces, sans messages et je me voyais mal lui parler de notre situation pendant que son meilleur ami se trouvait entre la vie et la mort. Je ne savais plus où donner de la tête et je commençais sincèrement à devenir taré. Je commençais à croire qu'il se fichait de moi et que tout cela n'était qu'une excuse pour s'éloigner un peu plus de moi. Quel égocentrisme de tout ramener autour de soi, comme ça. J'ai pris sur moi et j'ai attendu, même si j'ai forcément ressenti le besoin de l'en informer passés deux jours. Il a compris malgré tout.
Le dimanche qui suivait cette semaine épouvantable était le jour où nous nous retrouvions enfin. Au moment d'entrer chez lui, je vois un Marc pâle, terriblement angoissé, presque déprimé. Il m'informe qu'il a très mal à la tête et, au détour d'une conversation, m'annonce également qu'il souhaite déménager, changer d'appartement. Impossible de ne pas prendre tout ça pour moi, l'ambiance est bizarre, je me sens mal... Au moment de faire à manger, je me retrouve seul dans le salon.
Dans ma tête tout est clair : même si je me prends le plus gros bâche de l'univers, rien à foutre cette fois, je vais agir, tout ça n'a que trop duré.
Je me lève, arrive dans la cuisine, me place derrière lui et place mes mains sur son ventre. Il pose sa tête sur mon épaule et nous nous embrassons pour la première fois.
Et depuis c'est l'amour fou.
Je plaisante, depuis ce jour, nous sommes ensemble et je ne regrette rien.
Bon, je me découvre une légère paranoïa depuis que je sais que je suis en couple mais cela fera probablement l'objet d'un autre article car je pense qu'on est plutôt bien niveau longueur pour celui-ci.
Tellement content pour toi ! Hâte de savoir comment votre relation évolue...
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