Dans la vie professionnelle, je suis du genre très clean. Je ne manque pas un seul jour de travail et les rares fois où je suis trop malade pour me rendre au bureau, je propose de travailler de chez moi. Je n'ai pris aucun jour de congés depuis le début de mon stage et je n'hésite jamais à me sacrifier pour qu'Untel puisse bénéficier d'un week-end de trois jours. Honnêtement, j'ai beaucoup de défaut mais s'il y a bien une chose qu'on ne peut pas me reprocher, c'est bien mon honnêteté. Mais vous savez ce qu'on dit, c'est toujours les gentils qui se font niquer les premiers ! 

Ça fait très longtemps que j'ai de gros doutes sur l'honnêteté de mon patron. Tout a commencé par des petits soupçons survenus lors d'échanges avec d'autres stagiaires. Tout d'abord, depuis cette fameuse loi du 10 juillet 2014 qui dit très clairement qu'un stagiaire doit bénéficier des mêmes avantages qu'un salarié, presque tous les stagiaires ont droit aux tickets restaurants, c'est un fait ! A partir du moment où l'employeur en distribue à ses salariés, il doit en fournir aux stagiaires... sauf ici ! Il n'y a que les CDI et les contrats pros qui y ont droit. Autrement dit, c'est à ceux qui gagnent le moins de se payer un repas à 12€ tous les midis. Soit. 

Mes dépenses liées aux transports ne sont pas prises en compte et le salaire que je touche est légèrement inférieur à celui que je devrais toucher. Au détour de plusieurs conversations, j'ai appris que dès qu'un stagiaire s'absentait, mon patron lui décomptait sa journée de façon très excessive (comptez 80€ en moins pour deux journées d'absence, Lol). Nos jours fériés n'ont jamais été rémunérés, pire encore, on nous a décompté notre journée du Lundi de Pentecôte alors que nous avions travaillé ce jour-là. 

Je sais qu'en matière de loi, chacun dit un peu ce qui lui chante et c'est très facile de s'y perdre au milieu de tous ces textes. Cependant, je me suis bien renseigné, notamment auprès de Marc, de ma meilleure amie (qui fait un master de droit, major de sa promo) et d'autres personnes, et il s'avère qu'il y a véritablement anguille sous roche. 

Tous ces petits soupçons m'ont directement conduit sur Légifrance.gouv.fr pour étudier plus en profondeur la convention collective n°3073, régissant les lois liées aux entreprises de la publicité. La convention collective est un document très important, elle met en avant des dispositions qui ne sont pas inscrites dans le code du travail. Et comme en droit, specialia generalibus derogant (le spécial déroge au général), on tiendra toujours compte de ces fameuses conventions. 

Oui, je réfléchis à des tas de choses en regardant Les Reines du Shopping...