Faut que je l'écrive pour me sentir mieux.
Pendant le repas, ça a dérapé. Je suis content qu'elle soit avec nous, comme à chaque fois. C'est pas ça le problème. Le problème c'est que j'ai des sauts d'humeurs, inexplicables. Des syndromes un peu bipolaire pour illustrer. Je suis de plus en plus irritable, sans savoir pourquoi. Je parle de manière agressive, du moins c'est prit comme tel, malgré moi. Je m'emporte vite, très impulsif.
Elle m'a dit que ma meilleure amie (qui s'entends bien avec elle) n'avait qu'à "bouger son cul plus tôt si elle voulait [la] voir, pas deux jours avant de partir", et là, j'ai parlé fort, trop fort. Elle a craqué.
" - Toutes les deux semaines ça a été ça, le mec se met à parler à 18h30, il fait tout le temps la gueule pour rien, y'en a marre de toujours se plier aux exigences de monsieur ! Faut toujours fermer sa gueule et prendre des pincettes sous peine que se qu'on ai dit soit un tout petit peu différent de ce monsieur voudrait entendre, ça me saoule ! J'en ai marre de m'écraser et de me prendre des vents quand je suis avec lui, *en m'imitant* [BEN NON !, PFFF, OUAIS VAS-Y ELLE ME SAOULE !]
" - Ferme ta gueule, m'imite même pas comme ça, t'arrêtes tout de suite ! "
" - Quoi quoi quoi ? Qu'est-ce que tu vas me faire, pfft, tu te rends pas compte à quel point t'es désagréable, tu crois que c'est pourquoi que je viens me faire chier pendant deux semaines dans ce trou ? C'est pour être avec vous ! Tu fais aucun effort, tout le temps là à tirer la gueule pour un oui pour un non ! "
Disait-elle, au bord des larmes, folle de rage !
Bref, je crois qu'à peu de choses près, c'était ça.
J'ai fini mon assiette et suis aller me réfugier dans ma chambre.
D'en bas, je pouvais entendre ma mère, un peu alcoolisée, qui prenait ma défense :
" - Regarde, c'est pas pour prendre sa défense mais il est fatigué... Son stage lui prend un temps fou et pourtant il fait tout pour être avec toi, vous sortez, il est très fatigué faut le comprendre, faut pas lui en vouloir à ton frère. "
" - Mais j'en ai rien à foutre. Oui il a des qualités, j'ai jamais dit le contraire et remis en cause ce qu'il avait fait ! Je dis juste que y'en a marre qu'il fasse tout le temps la gueule ! Il sourit jamais, PAS UN SOURIRE DE LA JOURNÉE, PAS UN SEUL ! Je préfère qu'il reste en stage toute la journée si c'est ça et qu'il me parle au moins en rentrant ! Il parle jamais, juste pour foutre la merde et être désagréable. J'aime pas comment il me parle, qu'il oublie pas que je suis sa soeur aînée, pas sa copine ! Il a 19 ans, j'en ai 25, qu'il reste à sa place !"
" - Mais, c'est pas pour prendre sa défense hein mais ton frère est très fatigué. Son stage, ça lui prend du temps. "
Non maman... Je ne sais pas si c'est à cause de la fatigue, ou si c'est autre chose. Quelque chose de plus grand, de beaucoup plus grand. Je ne veux pas repasser par la case psy, faut que cette fois je sois un peu plus fort et que je trouve un semblant de sérénité tout seul. J'en suis capable, il faut que j'en sois capable.
Ses mots m'ont blessé, je ne comprends plus vraiment ce qui se passe. C'est vrai que j'ai beaucoup fait la gueule pendant qu'elle était là, mais c'était à cause de tellement de choses : j'en peux plus de vivre là où je vis, je m'ennuie à mourir, je voudrais avoir un copain, je voudrais retrouver une vie sexuelle sans craindre à chaque fois d'attraper le sida ou de prendre le risque de prendre un stop de la part d'un mec après lui avoir avoué que "non, je ne veux pas pratiquer la sodomie avec un mec "comme ça"", ça me saoule ! Tout me saoule, j'aimerais passer mon permis de conduire, j'ai l'impression de ne plus servir à rien à mon stage, l'impression de ne rien savoir, d'être moyen en tout mais bon à rien... Je ne sais pas ce qui va se passer avec Xavier, je suis heureux lorsqu'il me dit certaines choses, puis après en y réfléchissant, je me dis que non ça ne veut rien dire, alors ma pêche s'en va.
Je ne suis pas serein, toujours sur la défensive, sur le qui-vive, je ne sais pas pourquoi. Je ne pourrais pas l'expliquer.
Je comprends rien et à travers ses yeux, je ne me reconnais plus moi-même.
Pour l'heure, je ne sais pas ce que je dois faire.
Quand on est, comme moi, lecteur régulier de ton blog, on a un peu quelque part l'impression de te connaitre, et de faire partie de ton entourage (et c'est à sens unique, je le sais bien). Mais à la lecture d'un billet comme celui-ci, on se sent bien impuissant, même si on aimerait avoir une solution toute chaude à te donner.
RépondreSupprimerJ'imagine que tu l'as écrit pour te vider un peu l'esprit, et tant mieux si ca a fait son effet !
Je te souhaite vraiment de finir cet épisode de malaise... j'imagine qu'un changement de contexte général de vie (par exemple déménager, trouver un mec, etc) t'y aidera, le tout est d'y arriver :)
Oui, bien sûr je n'attends pas trouver de solution ici. Cet endroit est avant tout une sorte d'exutoire pour moi ! Mais merci pour ton soutien :)
SupprimerEt j'ai pleinement conscience qu'une "nouvelle vie", du moins qu'une "nouveauté importante" pourrait me permettre de refaire surface mais je commence à trouver le temps un peu long !