#179 Joyeux Noël

C’est un samedi comme les autres. 

Le réveil sonne à 10h30 car ce n’est pas parce qu’on est en weekend qu’il faut en profiter pour faire le cadavre dans son lit. 10h30, comme ça la journée commence à 14h, c’est bien 14h. Une heure pour fumer son premier joint de la journée, 30 minutes pour retourner les applications gay en sachant pertinemment que tout cela se soldera par une branle mécanique, monotone et bâclée de 15 minutes. Penser à se nourrir, de Chocapic, et prendre une photo pour la poster sur son compte Instagram dans le but de combler une certaine solitude, 20 minutes. Une demi heure supplémentaire pour prendre une douche, se laver les dents de la façon la plus soignée qui soit et se préparer. Combler les dernières minutes par des allers-retours dans l’appartement sans objectif précis, sur Google et sur les applications de rencontres - toujours. Pour enfin descendre prendre le bus en direction de Châtelet. Il est 14h, la journée commence. 

Partir en quête, au milieu des lumières et des sapins, non pas de derniers cadeaux, mais d’une tenue années 80 pour fêter le nouvel an 2017. C’est original, mais pas tant que ça car on le sait que c’était mieux avant. Trouver ce qu’on est venu chercher, n’en sortir qu’une faible satisfaction, et terminer la mission par deux tours du 1er arrondissement de Paris à pied à la recherche d’un endroit pour se nourrir et conclure l’affaire par un Mcdo pitoyable et amer. 

Devant l’hystérie générale provoquée par la folie des derniers préparatifs du grand soir, il faut, tout comme les autres, commencer à s’activer. Il est 16h30, un rendez-vous de la plus haute importance a été donné à Nation. Une centaine d’euros et quelques grammes de beuh plus tard, il est 17h30, l’heure de rentrer… Faire les courses. 

Papier toilettes, pâtes, lingettes démaquillantes, quiche, salade, bouteilles d’eau… La liste est longue ! Heureusement, certaines personnes s’y sont pris un peu plus tôt, ce qui laisse le champ-libre aux retardataires. 56 marches, une machine à lavée lancée et un nouveau joint de beuh plus tard, il est 19h30. Ça y’est, c’est l’heure, c’est maintenant. La porte risque de sonner à tout moment. Driiing ! C’est la vieille folle du dessus qui s’amuse à sonner aux portes - rien d’important. 

Allumer son ordinateur, osciller entre son clavier d’ordinateur et de smartphone, en quête d’un jeune homme avec qui partager cette nuit, comme les autres. Taper sa journée sur une page virtuelle - à l’image des sensations ressenties et prodiguées par cette dernière - de façon détachée, indirecte, presque pas concerné. 

C’est Noël. 
Pendant ce temps, tu dois sûrement être en train de te goinfrer de foie-gras, de prier pour du saumon bien frais, d’attendre le repas et de te délecter de tous ces petits nutriments, parmi les tiens. Tout comme tes neveux - qui manifestent leur excitation peut être de manière plus exacerbée que n’importe qui d’autre - toi aussi, tu crèves d’impatience. Tu veux bien sûr jouir du clou du spectacle : les cadeaux. Que tu déballeras avec gêne peut-être, mais non sans excitation et empressement. Et tu serreras dans tes bras tous ceux qui étaient là en ayant toujours une pensée sincère pour ceux qui auraient pu être là. 


Rien de ça pour moi ce soir. Je vais manger, fumer, m’épiler, potentiellement baiser, ou à défaut, me branler, profiter d’avoir du temps pour regarder des films, pour enfin aller me coucher. J’ai 22 ans, je suis seul dans mon appartement et pour moi, cette année, Noël n’est qu’un samedi comme les autres. 

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

8 commentaires:

  1. Bof ton Noël est a peu près aussi original que le mien...

    Bonne branlette ^^

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  2. Je ne sais pas qui est le mec de la photo mais il est trop mignon 😉

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    1. Oh le vilain petit menteur. J'espere que la branlette fut agréable :>

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  3. Vu que tu n'as pas fait de billet Nouvel-An (qui ne s'est pas terminé en branlette solo je te souhaite), j'utilise celui-ci pour te souhaiter une bonne année. L'année du changement, maintenant que tu as un chez-toi ! Enjoy 2017 Lu-K

    (50% des commentaires de ce billet pour Tonio: Si c'est ça, c'est pas du lecteur fidèle)

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    1. Hey you !

      Ma soirée du nouvel an a bien rattrapé mon réveillon de Noël, ça c'est sur !

      Mais je ne pense pas que ça vaille la peine d'en faire un billet :-)

      Je publie moins mais reste toujours là :-)

      (Eh oui, tu es un exemple à suivre !!! :D Merci pour ta fidélité !)

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    2. Et merci pour tes voeux ! Bonne année 2017 à toi aussi ;-)

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