#189 Reprendre l'écriture

Combien de fois me suis-je demandé si je n'avais pas fait une erreur monumentale en arrêtant de venir m'épancher par ici ? Plus de 3 ans après mon dernier billet qui sonnait comme une belle conclusion, je réalise que ce que je considérais comme une besogne était en réalité un travail d'introspection formidable. Oui, alimenter ce blog pendant 6 ans n'a pas toujours été facile, mais je me suis partiellement construit grâce à lui. 

À travers ces nombreux écrits, j'ai toujours cherché à être le plus honnête possible... Ainsi, j'exposerai de la façon la plus honnête qui soit, pourquoi je ressens soudainement l'envie de reprendre la plume. 

J'aimerais écrire un livre, plus ou moins inspiré des écrits que j'ai pu déposer ici et là au fil des années. Mais avant d'entrer plus dans le détail, il serait peut-être judicieux d'offrir un rapide résumé de ces dernières années pour mes éventuels plus fidèles lecteurs qui passeraient par là. 

J'ai aujourd'hui 26 ans. La crise sanitaire de 2020 a quelque peu tué mon rêve de devenir comédien professionnel. Après 3 années passées à enchaîner les cours de théâtre, les castings, les projets tout en gardant un semblant de vie professionnelle, j'ai été plus ou moins contraint d'abandonner mon rêve. Malédiction ou aubaine, ce peut-être l'une des raisons qui font que je ressens le besoin profond d'écrire ce soir. De la façon la plus organique et viscérale possible. 

Il est vrai que mon investissement dans le théâtre était tel qu'il m'était impossible de garder une place pour l'écriture. J'étais... concentré. Plein d'une certaine manière, comblé de passion, comblé d'exutoire, comblé de réflexions qui étaient beaucoup trop complexes pour être décortiquées à l'écrit. Ainsi, perdre - j'espère temporairement - le théâtre, me permet sans doute de retrouver aujourd'hui un peu plus de place pour Lucas et ses secrets. 

Je travaille... toujours au même endroit ! Oui, je suis officiellement devenu le fossile de ma boîte. Seulement, après 6 ans passés à bosser dans la même boîte, pour le même patron, avec les mêmes missions, il est évident que le coeur n'est plus à la fête. Le coeur, mais surtout l'esprit. Ce n'est pas une nouveauté, je ne me suis jamais considéré comme une personne totalement saine d'esprit, dans des proportions plus ou moins mesurées. Toutefois, je sens bien que ce train-train quotidien lourd et pesant me tue à petit feu. Paradoxalement, je ne ressens aucune appétence pour un ailleurs où le quotidien professionnel serait, à défaut d'être plus stimulant, plus viable. Alors qu'est-ce qu'il reste, aujourd'hui ? 

Reste un métier que je déteste chaque jour un peu plus, une passion tuée dans l'oeuf, de longues heures de psycho-thérapie, des expériences sexuelles incroyables, des questions, des questions, encore des questions, l'impression de fusionner avec le moi d'il y a 10 ans qui se torturait déjà au sujet de l'avenir, sa personnalité, ses névroses et ses addictions. Il reste aussi la sensation de ne plus être comblé, de manquer de quelque-chose. Et c'est, encore une fois, sans doute la raison pour laquelle j'écris ces mots. J'arrête avec les répétitions. 

Je ne saurais dire si ce soudain regain risque de déboucher sur une reprise officielle. Je n'en suis pas sûr. Et très honnêtement, je ne souhaite pas me soucier de cette question pour l'instant. Je me contente simplement d'assouvir une pulsion rédactionnelle, survenue après la relecture de mes premiers billets Ô combien maladroits et, parfois, très intolérants. L'insouciance de la jeunesse... 

Les relire m'amuse beaucoup, autant qu'ils m'effraient et me font souffrir, parfois. Plus concrètement, je les re-parcours par pure nostalgie, pédagogie et inspiration pour le livre dont je parlais en début de post. Sans trop en dire, j'ai besoin de matière et cet endroit regorge d'anecdotes et de réflexions que je pourrais glisser dans mon histoire : une sorte d'auto-fiction mêlant acceptation et recherche de soi à l'ère des réseaux sociaux. Un sujet somme toute très familier, n'est-ce pas ? 

Comme je le disais, je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. Toutefois, j'avais envie de renouer, pour un soir ou peut-être plus, avec ce blog. Ce dernier étant susceptible de beaucoup m'aider dans les prochaines semaines, c'est la moindre des choses de lui rendre hommage en me réconciliant avec lui. Il est par ailleurs probable que je ressente de nouveau l'envie de re-tapoter sur ce clavier au gré de mes prochaines explorations. J'avais oublié que j'adorais ça, même s'il m'arrivait de trouver cet exercice très chiant par moment. Et oui, certaines choses ne changent pas :-) 

À bientôt, peut-être.

Et si tu passes par là, n'hésite pas à faire signe !

LL




Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

5 commentaires:

  1. Avec les flux RSS, c'est l'avantage, tu revis rapidement dans ma liste de lectures. Welcome back sweetie!! :)

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  2. Sympa de te retrouver et d’avoir des nouvelles. Bonne écriture !

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  3. Hello Lucas !

    Content de te revoir écrire ici, même si c'est peut-être juste du one shot !
    Sorry pour le rêve avorté de comédien, mais bon, dis-toi que ce n'est pas totalement perdu... et que l'un dans l'autre, ca aurait pu être pire, tendance "je me lance fin 2019 et me prends 2020 en pleine face" :-)

    A bientôt, peut etre !

    Tonio

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  4. Je venais, un peu hasard et sans grand espoir, voir si tu avais refais surface. Et grande joie de te retrouver, même si les nouvelles ne sont pas toutes parfaites.
    Je suis très content de te retrouver sur ce blog et de me rappeler combien j'aime ta façon d'écrire, qui me rappelle tellement moi parfois.

    Bon courage pour ton livre et bonne continuation à toi

    Vincent

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  5. Là ;) Et pressé d'enfin lire ta suite !

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