#74 Désolé mesdames...

Après une énième embrouille avec Ian parce-qu'il n'a pas trouvé mieux que de me mettre dehors à 23h30 complètement défoncé, vendredi soir, j'avais besoin d'une soirée pour décompresser. L'anniversaire de Marine tombait à pic ! Ça faisait tellement longtemps qu'on avait pas fait une soirée tous ensemble.

Aaron est un des meilleurs amis de Marine. Très mignon, voix très douce, un peu métrosexuel sur les bords, il aime bien Mariah Carey, Beyoncé, les vêtements chers et les belles voitures. Tout le monde le prends pour un homo, mais il est bel et bien hétéro. Je le connais depuis maintenant environ 1 an,  c'était lui le coup du jus de fruit, d'ailleurs. Je fais souvent des petites blagues sur Aaron, qu'il soit là ou pas, auprès de Marine : "mais c'est l'homme parfait, je le veux !", "il est trop mignon, trop attentionné, je veux le même !" vous voyez le genre, un peu gay-lourd mais qu'on apprécie quand même. 

La soirée commence. Il faut aller chercher de la menthe et des citrons. Marine délègue la tâche à Aaron, juste après m'avoir demandé d'aller avec lui "pour pas qu'il soit tout seul". Je m'entends bien avec lui. On rigole bien, mais on n'est pas ce qu'on peut appeler deux individus super-proche. On se parle parce-qu'on a des potes en commun mais c'est tout, sans plus. Et pourtant, sur la route, il me raconte toute sa journée, sa semaine, ses péripéties. J'écoute et rigole. On arrive à Auchan, constatons avec euphorie que nous ne savons pas nous repérer dans ce magasin géant. Trouvons finalement les citrons, la menthe et rentrons. Sur le chemin du retour, cette chanson à fond dans la voiture : 


De retour à la soirée, tous les gens sont arrivés. Je dis bonjour à ceux que je n'ai pas vu et retrouve Sandra qui m'avait gardé une bonne partie de son joint. La soirée passe, je n'ai pas de nouvelles de Ian, je commence à déprimer. Je bois comme un trou, les teq-pafs avec Sandra se multiplient, les joints et les musiques de biatch aussi, je plane. 

Mais comme à toute soirée, il arrive un moment où ton corps dit "Stop, laisse moi tranquille!", à ce moment là tu t'installes sur un canapé, une chaise, un tapis, n'importe quoi et tu cherches à étendre tes jambes. Par chance, j'étais sur un canapé avec un pouf en face sur lequel je pouvais placer mes jambes lourdes. D'un coup, Aaron arrive et s'installe sur mes jambes, comme si de rien était, et continue à nous parler. Je le laisse faire.

Plus tard, je me retrouve sur une chaise avec mes jambes sur les siennes, et lui qui me les tient. Cette situation m'a valu quelques clins d'oeils de potes étant au courant de mon petit crush pour lui. Il est tellement mignon avec sa voix cassée et l'air si innocent qu'il peut prendre parfois. 


5h du mat. Tout le monde est parti, ne reste que ceux qui doivent dormir sur place. Marine et Chris dorment ensemble, Sandra et son copain aussi. Reste Aaron, un pote à Chris et moi. On décide d'aller s'installer, avec l'accord de Marine, dans la chambre de sa mère. Aaron et moi nous glissons dans le lit, en boxer mais toujours avec nos chemises. Il met sa jambe par dessus la mienne. 

C'est une approche ! Les mains, les pieds, les jambes, les bras, quand vous voulez gérer un mec, c'est fatal comme technique ! La lumière s'éteint. Il ne réagit pas. Il commence à ronfler. 

Je me retourne pour qu'il se réveille. Je place mon bras sur le sien, il ne bouge pas. Du coup, je fais glisser ma main sur la sienne, il l'a prend. Et là, c'était gagné ! J'ai attendu, puis j'ai rapproché ma tête. J'ai commencé par effleurer ses lèvres avec les miennes, un moment donné, j'ai senti une légère vibration, un léger retour. Je l'ai donc vraiment embrassé, il me rendait mon baiser, tout en essayant de ne pas faire trop de bruit pour le pote à côté. 

Je passe rapidement ma main sur son boxer et constate qu'il bande à fond. Je décide alors de prendre les choses en main, et le branle, lentement. Son boxer est mouillé et ma main est complètement trempée. Ça m'excite. Il semble aimer mais ne décolle pas sa main de mon bras. Du coup, je lui prends et la place sur mon boxer déformé par la trique. Il ne bouge pas. Alors je l'embrasse et retire ma main. Je me tourne, il vient me prendre dans ses bras et on s'endort comme ça. 

Moins hétéro que je ne le pensais, mais certainement beaucoup plus que ce que les apparences laissent montrer finalement. Véritable attirance ? Etait-il trop ivre ? À voir plus tard où ça mène. Ce matin, on a fait comme si de rien n'était. On s'est fait la bise pour se dire au revoir, comme toujours. C'était bref et ça ne voulait peut-être rien dire, mais c'était intense. Le fait d'avoir un hétéro dans mon lit, que ce soit lui, pile au moment où j'en avais besoin, c'était comme un cadeau tombé du ciel. J'ai savouré chaque secondes et chaque baisers, et si l'histoire doit s'arrêter là, j'en ressortirai déjà plein de souvenirs magiques. Le genre de moment, qu'on sait éphémère, mais qu'on ne peut s'empêcher de déguster avec passion tout en sachant qu'il y aura des conséquences dont on se moque.  

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

8 commentaires:

  1. C'est jolie cette histoire mais ça fait peur..Tu vis dans l'illusion a coup de planage, de joins, d'alcool,tu te contentes de "presques" de choses "impossibles mais " de "souvenirs magiques" … C'est triste parcequ'alors on se demande, et la réalité, la lucidité sur le monde, sur ta vie, sans béquilles psychotrope, sans substances, sans rêver des choses et sans se contenter de presques rien sans avenirs, tout ça, la vrai vie, tu l'affrontes quand????Tu la vis quand?

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    1. "Presque rien sans avenir", c'est sérieux ? Je suis étudiant en fac, je suis stagiaire dans une agence de communication influente et je fais plutôt du bon boulot. Je ne vois pas le mal de ponctuer mon "avenir" de quelques petits extras, peu importe la fréquence. J'ai encore le temps de me préparer à affronter à avoir mon appartement et ma vie "d'adulte". Je ne trouve pas que je sois forcément mal parti pour l'instant. Il ne faut pas oublier que toute ma vie n'est pas non plus racontée ici, il s'agit bien souvent que de parcelles ;-)
      Alors "sans avenir" je trouve que c'est un peu démesurée comme formule.

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  2. En effet, je plussoie un peu le commentaire ci-dessus.

    Néanmoins, pour le pondérer un peu: a 19 ans, notre ami "Lucas" a encore le temps de l'appréhender puis de l'affronter, cette "vraie" vie. Pour l'instant, que jeunesse se fasse, mais il faudrait tout de même pas que cela devienne une habitude au long terme (au moins la fumette, qui semble avoir peut être une trop grande importance à ses yeux).

    Quoi qu'il en soit, Lucas, en ce qui me concerne, j'ai un peu l'impression de te connaitre, et tu me sembles vraiment gentil, quoi qu'encore un peu perdu dans ta vie de jeune adulte. Evite juste de trop partir loin dans des chemins transversaux (mais ne te l'interdis pas strictement tout de même), et profite bien de cette période là (tu m'as quand même l'air bien parti :))

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    1. Merci.

      Néanmoins, que la fumette occupe une place plus ou moins importante dans ma vie n'est pas spécialement handicapant. J'arrive à faire mon boulot et les choses que j'ai à faire à côté. Je ne peux peut-être plus m'en passer, mais je préfère fumer un joint tous les soirs que me détruire tous les soirs à coup de détergent ou de clopes sans jamais pouvoir m'arrêter. Je ne me sens pas perdu, ou du moins, je le suis beaucoup moins. Ce qu'il me reste à faire, c'est d'essayer de trouver la personne avec qui je passerai un petit moment et essayer d'avoir un peu plus d'indépendance. C'est tout.

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    2. Tant mieux si tu ne te sens pas aussi perdu que ce que tu as l'air de laisser transparaitre, je suis content pour toi... :-)

      Pour l'indépendance, tu auras tout le temps d'y songer quand tu auras trouvé un boulot stable... Et quant à la recherche de ton ame soeur, ne sois pas pressé, ca peut te tomber dessus sans crier gare (et je trouve c'est un grand "mal" d'aujourd'hui, de craindre la solitude, car ca fait faire parfois n'importe quoi) !

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    3. Je viens de relire mon précédent commentaire, c'est fou comme il veut rien dire, excuse-moi. Je l'ai écrit en ayant de la musique dans les oreilles et en étant pressé (je voulais pas qu'on voit que j'étais sur ce blog).

      Oui, donc si l'indépendance et l'âme soeur ne sont pas encore pour tout de suite, je vois pas ce qui pourrait m'empêcher de continuer dans la voie où je me trouve actuellement... J'ai pas la sensation d'avoir donné l'impression d'être perdu, pas depuis mes séances de psychothérapie en tout cas, du moins je crois. Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Parce-que j'accorde sur ce blog une place plus importante aux mecs avec qui je peux fricoter qu'avant ?

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    4. Peut être que j'ai un a priori (surement du au fait que j'ai encore en tête certains billets anciens, justement) sur ton état d'esprit, et le fait que tu sois (peut être) perdu...

      En effet, l'importance que tu accordes a tes "plans" (ou plutôt, à ton PQR on va dire) doit aussi y contribuer... Quoi qu'il en soit, il n'est pas vraiment nécessaire que tu y attaches beaucoup d'importance, je ne suis qu'un "internaute anonyme" après tout. L'important est que TOI, tu TE sentes bien et pas perdu, la perception que je peux en tirer au travers d'un blog ne peut qu'être faussée, vu qu'on ne se connait pas (trop). Quant a la fumette, je te disais juste de faire gaffe, je ne la condamne pas pour autant (vu qu'il m'arrive également de me laisser quelques fois tenter par quelques lattes sur un joint :-))

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