#171 Démasqué

J’ai longtemps hésité avant d’écrire cet article (d'écrire tout court même), je ne savais pas trop comment m’y prendre, comment le construire… Finalement et comme toujours, je préfère me laisser guider et y aller au feeling. 

Je sais… J’ai pas beaucoup publié ces derniers temps. Tu t’es d’ailleurs sûrement demandé si je ne t’avais pas abandonné une nouvelle fois. Ce n’est absolument pas le cas. Pourtant, il est vrai que je me suis récemment posé quelques questions concernant l’avenir de ce blog. Le titre de cet article a d’ailleurs sûrement créé chez toi quelques interrogations (ou pas). Alors sans plus attendre, je vais lever le voile sur ce mystère. Après Guillaume, ce fut au tour de Marc de tomber sur ce blog et de comprendre que j’en étais l’auteur. 

Quoi ? Mais comment ? Pourquoi ? Je ne sais pas. Tout ce que je peux dire c’est qu’en soi, on s’en fiche. Alors pourquoi t’en parles, tu te demandes sans doute. Si j’en parle aujourd’hui, c’est tout simplement parce qu’il était illusoire de penser pouvoir continuer à déverser un flux d’expérience et d’information par ici sans revenir d’abord sur cet événement d’envergure qui a eu lieu il y a maintenant 5 jours. Peu importe ce dont je comptais parler, mon article, mes mots auraient forcément été influencés par cette découverte, ce savoir. Donc quitte à être influencé, autant le faire une bonne fois pour toute et y aller franco avec cet article, fruit d'une certaine réflexion. 

Pour te dire rapidement ce qu’il s’est passé, le 2 septembre j’ai envoyé un message d’anniversaire à Marc, mon ex. Ex avec qui je n’avais plus échangé un mot depuis l’une de mes dernières tentatives de comprendre pourquoi/comment/à cause de qui il ne m’aimait plus. J’entends déjà tes hurlements monter jusqu’à mes oreilles « mais pourquoi t’as fait ça ? », « t’es bête, un ex c’est un ex, il faut oublier et avancer ». Je ne suis pas entièrement d’accord. Selon moi, être un ex n’implique pas une guerre sans fin ni la nécessité de couper tout contact at vitam aeternam. De plus, j’ai toujours placé l’honnêteté au dessus de toutes les qualités, j’essaie d’être le plus honnête possible envers les autres mais surtout envers moi. J’ai pensé à son anniversaire, j’ai eu envie de le lui souhaiter alors je l’ai fait, point. 

Je ne m’attendais d’ailleurs même pas à une réponse. J’en ai finalement reçu une. Dans sa réponse à mon message qui était des plus simples, il m’a avoué entre autres choses être tombé sur ce blog après notre rupture et qu’il se doutait que cela devait être gênant pour moi. 

C’est vrai, sur le coup du moins. Parce qu’a priori, c’est difficile à accepter que de savoir tous nos petits secrets révélés aux yeux d’une personne qui, un jour, a compté plus que n’importe qu’elle autre. Tu me diras que c’est le risque que comporte le fait d’entretenir un journal intime sur le net et tu as entièrement raison car c'est un fait, malgré les bénéfices que je tire de cet anonymat, le risque de me faire démasquer par quelqu'un qui m'est familier est bel et bien présent. Alors j’avoue, j’ai eu un instant envie de tout arrêter, par gêne. Je me suis senti une nouvelle fois violé dans mon intimité et incroyablement honteux d’avoir été percé de la sorte… Sauf que le temps de la réflexion et de la digestion passé, tout est devenu limpide dans ma tête et dans mon coeur. Pourquoi arrêter ? 

Par culpabilité ? Par honte ? Aucune de ces raisons ne sont valables en réalité. Honte de quoi ? De tester des trucs, de profiter de la vie à ma manière ? Ma réaction tout de suite après coup a été de tout arrêter car ma pensée s’est tout de suite rattachée à notre histoire et aux choses qu’on a pu vivre ensemble. C’est comme si, j’étais redevenu le Lucas qui avait quelque chose à prouver auprès de Marc. Alors qu’en fait, non. C’est même tout le contraire. J’ai justement plus rien à prouver. C’est un peu le principe de la rupture. Des mois pour comprendre ça… Mieux vaut tard que jamais dit-on. 

Je m’efforce, depuis quelque temps maintenant, à défendre l’idée selon laquelle je dois vivre pour moi. Arrêter de me voir à travers les yeux d’un autre (bon, Sartre te dirait que ce n’est pas possible mais c’est pour que tu comprennes l’idée) et prendre mes propres décisions. Faire et vivre ma vie. 

J’ai bientôt 22 ans, je suis plutôt mignon, j’ai soif d’aventures et d’expériences, sexuelles ou non d’ailleurs. J’aime partager, réfléchir, apprendre (de mes erreurs). Je ne veux pas me retrouver à 30 ou 40 ans, frustré et insatisfait. Alors non, il est vraiment hors de question de t’abandonner.
Parce que c’est ça, ma vision de la vie. Ce blog, c’est en quelque sorte le petit miroir de ma vie et à son image, il se doit de perdurer. Car pourquoi supprimerais-je ce que je considère comme étant une partie de ma vie pour une personne qui, objectivement, n’en fait plus partie ? 

Je veux dire, on s’en fout quoi. 


Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

4 commentaires:

  1. Evidemment, nos proches peuvent tomber dessus, même en changeant les noms. En tous les cas, ta decision finale me semble la bonne. Le blog a toujours été pour moi une facon d'abord de mettre des mots sur des ressentis ou interrogations diffus, et parfois difficilement compréhensibles, ensuite de les partager avec d'autres, pour finalement trouver aussi des réponses. C'est un peu une psychothérapie intérieure et un peu solitaire, qui peut aussi etre dangereuse, car on ne sait pas toujours qui nous lit et nous "conseille", mais qui me semble utile, pour soi, pour sa recherche intime.
    Ensuite, pour les proches qui se reconnaissent, peut-etre faut-il ajouter une bonne dose de fausses indications (pseudo, autres lieux, etc...)pour éviter qu'ils ne se reconnaissent? bonne continuation!

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    1. Hello,

      Je me suis rendu compte que changer les noms et les lieux altérait quelque peu mes souvenirs, surtout au moment de reparler d'un événement.

      La question c'est de savoir si ça me dérange vraiment d'être reconnu. Ça, je sais pas trop finalement.

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  2. Salut !
    J’ai longtemps hésité avant d’écrire cette réponse (d'écrire tout court même), je ne savais pas trop quoi dire, comment construire ce qui me venait en tête en te lisant… Finalement et comme toujours, je préfère me laisser guider et y aller au feeling ( lol ) . Beaucoup de choses me sont venus en tête mais
    je vais dire des banalités au final ....Donc, je suis tombé par hasard sur ton blog, et je trouve sympa de raconter certains moments clé de ton ' existence ', qu'elle soit palpitante ou creuse par moment, à partir du moment ou ca te permet d'évacuer.
    Aimer, ou être accroc à qqc ( application ) n'est un mal que si ca interfere dans ta vie de tous les jours, autrement si ca t'apporte qqc, meme futile, pourquoi s'en priver ?
    Je pourrais aller plus en profondeur dans mes pensées mais c'est ton blog, ton exutoire , donc je vais m'arreter la.
    A plus.

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    1. Hello,

      Oui, c'est justement tout le problème de l'addiction dont j'essaie de me défaire :)

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