#27 Sans visage


Une soirée à thème, Halloween, un bal masqué... Qui n'a jamais rêvé de pouvoir entretenir une conversation avec une personne portant un masque ? Peu de gens, j'imagine bien. Le masque ne juge pas, il sans arrières pensées : le masque est protecteur. Hélas – ou heureusement – il n'y a pas que pour ces diverses occasions pour rencontrer quelqu'un qui en porte un. Quoi que. Nous en avons tous un, j'en ai un à travers ce blog, vous en avez un à travers votre nom, la petite mémé du troisième qui va sortir son chien tous les matins possède également un masque. Tout le monde en à un – ou plusieurs dans certains cas particuliers.

Nous portons nos masques afin de cacher certaines choses que nous n'aimons pas ou tentons encore de comprendre ou de maîtriser chez nous. Il peut être physique, ou bien moral.
Rester toute sa vie derrière un masque peut être rassurant, et confortable pour celui qui le porte, mais, l'ennui, le désavantage qu'on peut avoir un « simple » masque, c'est qu'il ne reste pas éternellement scotché à un visage, la plupart du temps il est éphémère. Alors que faut-il faire ? Que faut-il espérer – ou bien craindre – quand un masque tombe ? Personne n'en sait rien. Nous savons juste que les petites actions quotidiennes contribuent à cette désillusion : une photo, un nom, un sourire, parfois même un mot.
Parler à différentes personnes – deux personnes différentes, faire tomber le masque du premier et tenter d'aller maintenir celui du deuxième. On choisit systématiquement d'aller retenir le second, déçu d'avoir découvert trop vite le premier. Mais c'est alors que le deuxième tombe aussi. Quand on prend la décision d'arrêter d'essayer de recoller les deux, qu'est-ce qu'il nous reste ? Les amis, car ils nous permettront de déverser ce trop plein d'affection, le manque. Mais quand ces amis sont ou bien trop occupés, ou bien trop indisponibles pour nous satisfaire ? Vers qui se tourner ?

Tous nos faits et gestes contribuent à faire disparaître notre masque. Il se détache de nous un peu plus chaque secondes. Donner notre numéro de téléphone, échanger des messages, partager son compte Skype, sont des actions contribuant à donner plus de pouvoir à l'autre. C'est un cadeau qu'on fait : donner de notre liberté. Une emprise qu'on décide inconsciemment de donner à autrui finalement.
Certaines personnes dotées de masques plus résistants que les autres bénéficient de mécanismes de défenses plus important que ces derniers. Ils agissent par implicitations : dire sans dire tout en disant. Pas simple de s'y retrouver. Et pourtant, ce n'est pas suffisant parfois puisqu'un autre phénomène vient s'ajouter à celui là : les implicitations dans les implicitations : je pense qu'il pense que je pense (qu'il pense que je pense). C'est très fatiguant d'échanger avec des personnes dotées d'autant de défenses. Mais c'est en se défendant que nous conservons nos masques. Qu'ils nous protègent d'un éventuel danger. Alors, peut-être que le jeu en vaut la chandelle.

Attention à ce que vous prenez la peine de faire partager aux yeux des autres.

LL

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

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