#71 Se méfier du virtuel

Ça a commencé comme ça :

Typiquement, ce qui m'agace le plus dans l'e-drague, c'est les mecs qui veulent pas te lâcher la jambe. Ceux là généralement, après deux ou trois relances, ils ont droit à un lynchage en bonne et due forme signé Lucas. Oui, parce-que j'aime pas bloquer les mecs, je préfère les ignorer, c'est moins barbare. 

Voyant que ça donnait rien sur Grindr, ce mec a du se dire qu'il aurait plus de chances en passant par Hornet, pourquoi pas. Et ce fût le cas, j'étais à des années lumières de savoir qu'il s'agissait en réalité du même mec. C'est l'avantage d'avoir deux photos de profil différentes en fonction de l'app. 

Très vite, je pense avoir fait une petite boulette en le snobant, il a l'air cool bien qu'un peu collant, il fume (ce qui est déjà un bon point si un mec veut susciter mon intérêt) et semble faire parti du groupe des "mes photos ne dévoilent pas l'ensemble de mon charme". Il y a des gens comme ça qui apparaissent beaucoup plus attirants IRL qu'en photos, je sentais que c'était son cas. 

On parle, on parle, on parle. Ses messages envoyés à la suite les uns après les autres et ses réponses quasi-instantannées m'agacent un peu, mais rien d'insupportable. Samedi après-midi, après un premier plan foireux vendredi (on devait aller pécho ensemble puis se poser chez lui mais il s'est décommandé au dernier moment), il me demande si ça me branche de passer la soirée chez lui, sa colloc s'étant absentée. J'accepte sans trop d'hésitation, n'ayant rien de mieux à faire et étant particulière on fire

J'arrive à Pigalle aux alentours de 17h et effectivement, c'était bien un membre du "mes photos ne dévoilent pas l'ensemble de mon charme" qui m'attendait contre le poteau, clope au bec. Un peu Ian Harding le mec, vous voyez ? Loin d'être le mec le plus beau de l'univers, il, qu'on appellera Ian, a un charme et un charisme assez déroutant. Look décontracte du danseur en week-end, timbre de voix propre aux pédés mais pas dérangeant, assez masculin dans sa façon de marcher et de fumer. 

Chez lui, petit parisian-studio de 20 m² très chaleureux, il me montre ses deux pochetons remplis de frappe fraichement pêchée, il en avait pour 40 euros. Rapidement, nous nous trouvons des tas de points communs et des références cinématographiques et musicales similaires. Les heures passent, les bedos s'enchaînent. Les petits compliments du style "j'aime bien ta tête" commencent à faire leur apparition, les effleurements de main accidentels se font de plus en plus nombreux. Et c'est comme ça qu'à 23h, devant Urban Legend, on s'est embrassé. 

Dénouement plutôt logique si on y réfléchit bien, "passer la soirée chez moi à fumer", c'est clairement une invitation cachée. Bref, je m'écarte. 

Une fois le film terminé, les choses sérieuses se mettent en place. Baisers de plus en plus fougueux,  doigts dans le cul, pipes étouffantes, et pour cause, sa queue est immense, plus grande/grosse que toutes celles que j'ai pu voir (bon, sauf dans les pornos). Je prends beaucoup de plaisir à le sucer, ses gémissements indiquant que je fais plutôt du bon boulot me poussent à me lâcher encore plus. Il doit être 1h quand on se décide à rouler un (en fait, deux) joints. Un chacun. On fume, à poil sur son lit, tout en se touchant entre deux lattes, et là... le sex prend une tournure imprévue : salive dans la bouche, gorges profondes forcées, biffles, morsures, insultes, léchage complet, tout y passe, et j'aime ça. Il ne m'aura pas fallut attendre 4h pour me voir éjaculer quatre longues giclées. En revanche, pour lui 

Ian : " Pas pour ce soir. Ça arrive quand je fume trop.

D'un coup, ma compréhension et son état tout à fait serein en m'annonçant ça me fait réaliser que, c'est bon ! C'est pas si grave de ne pas réussir à éjaculer parfois. Ça peut arriver à tout le monde. J'avais tort de me mettre autant de pression.

Le lendemain, à 8h, on se réveille, Ian roule et rebelote, cette fois, il éjacule, et éjacule beaucoup. Tout comme moi. Et comme plus tu le fais, plus t'en as envie, la machine était de nouveau lancée aux alentours d'11h. À 16h, j'étais de retour chez moi, avec un gros suçon dans le cou, 6h de sommeil et environ 17 joints dans la gueule.

D'une manière générale, j'ai trouvé ça plutôt sympa comme soirée. Ian est à l'opposé de l'image qu'il dégageait sur Grindr ou Hornet (ou même par messages), il est pas bête, a une culture... incroyable et est d'une gentillesse et d'une simplicité à nulle autre pareille. Je ne regrette pas de l'avoir rencontré. Là, il est parti pour une semaine à Bordeaux, chez lui. On a prévu de se reprogrammer une petite soirée dans le même genre à son retour. 

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

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