#73 Faut pas oublier qu'il vient d'Hornet...

Ce billet va être long, très long.

J'ai passé tous les soirs de la semaine dernière à aller voir Ian après le boulot. 

Balades nocturnes à faire tout Paris à pied, à essayer de s'occuper le temps que sa colloc' quitte l'appart le temps d'une pièce de théâtre. Quand on arrivait chez lui, on fumait un joint, on mangeait, on regardait un film et je m'en allais. J'ai passé la nuit de vendredi à samedi chez lui, c'était bizarre. 

Le risque d'être "en couple" (et j'insiste sur l'italique et les guillemets) avec un mec que tu connais pas, c'est que tout est accéléré. Rencontre, baise, love, problèmes, fin. C'est le schéma du plan cul qui devient un peu plus qu'un simple plan cul. Si je dis ça, c'est pour illustrer le fait qu'au fur et à mesure des rencontres, j'ai découvert certains aspects de sa personnalité pas si séduisants que ça. 

Son ironie. Utilisation de l'ironie à outrance, si bien qu'on n'arrive jamais à distinguer le sérieux du sarcasme. J'aime pas l'ironie. Je ne comprends pas ce phénomène de mode (surement lancé par nombre d'hipsters so mysterious, bien avant Sade) qu'est de ne rien laissé transparaître, de jouer la carte du paraître par peur d'on ne sait pas trop quoi au final. 
Son culot. Parce-que quand il n'est pas ironique, il est particulièrement culotté et arrive à me geler sur place. Exemples. 

Rue des Martyrs. Paris, 
Ian me fait part de son désir de stopper toute consommation de drogue. Je lui dis que c'est particulièrement difficile d'arrêter tout d'un coup, surtout quand on voit le nombre de joints qu'il s'enfile dans le cornet tous les jours. Suite à ça, j'ai droit à un glacial : " T'es super optimiste, toi. T'as le don de réussir à encourager les gens quand ils entreprennent de faire quelque-chose. " Ironie mêlée à un culot sans nom. Je n'ai même pas trouvé quelque-chose à répondre. 

Autre exemple, 
Texto
Moi : " On est trop calé chez toi, on nous apporte à manger au pieu et tout ;P "
Lui : " Looool ! Je suis pas ta bonne ;) " 
Moi : " C'est pas ce que j'ai dit, sois pas sur la défensive ^^ "

Vous voyez ce dont je veux parler... Il est très étrange parfois. Il peut me faire des câlins et dix minutes après être aussi froid qu'un glaçon. Si c'était que ça... Il est aussi très mystérieux. Je n'ai pas le droit de regarder voire même de toucher son portable. Je voulais le prendre vendredi soir pour changer de musique, il me l'a arraché et m'a demandé de ne pas toucher son portable. 

" - Je vais pas aller fouiller dedans, je m'en bats les couilles. Je veux juste changer de musique. "
" - Non mais personne ne touche à mon portable, c'est comme ça et pas autrement. "
" - Ok "

Je suis en train de remarquer en écrivant cet article que je m'écrase bien devant lui, alors que ça ne me ressemble pas. La soirée de vendredi avait vraiment un arrière-gout bittersweet, parce-qu'en plus de la mauvaise ambiance et de la rancoeur qui flottait dans la pièce, je n'avais pas de shit. On s'était dit qu'on irait pêcher à Galienni aux alentours de 19h, le temps que je puisse rentrer du boulot. Une fois là-bas, lui a été servit, moi non, il restait plus rien, que des 50 balles. Entendant des sirènes de police, au loin, Ian a prit peur et a voulu partir. Lui avait son truc, moi pas. D'ailleurs, sur le chemin, je l'ai trouvé à plusieurs reprises super bizarre. Il ne parlait pas, ne me regardait pas, on aurait dit deux parfaits étrangers. Ce n'est qu'en rentrant qu'il m'a avoué ne pas aimer attirer l'attention sur lui, surtout dans le métro. Très bien... Bizarre mais ok. 

Je m'attendais à un rapprochement pendant la nuit, un peu en mode "sexe de réconciliation" ou un délire comme ça, mais à part des caresses avec ses pieds et son bras autour de mon corps, le "sexe de réconciliation" s'est plutôt transformé en "je sais que tu veux baiser, mais j'ai envie de te foutre le seum alors je te touche, mais ça s'arrête là". On pourrait mettre ça sur le dos de la bédave, pourquoi pas. 

Sauf que le lendemain, pareil. Pas un seul bisou, rien du tout. 
Aux alentours de midi, j'ai commencé à tomber dans la déprime dans laquelle je me trouve au moment où j'écris ces lignes. Fatigué, plus envie de sourire, de rire, de parler. J'étais pas bien, mais je n'avais envie d'être ailleurs pour autant. C'est très paradoxale, je sais. Il l'a bien vu. 

" - Il y a bien quelque-chose qui te tracasse, on dirait que t'as pas envie d'être ici. "
" - C'est pas ça. Je pense juste à tout ce que j'ai à faire et ça me saoule, j'en ai marre. "

Oui, parce-que le rythme fac-stage-maison commence à me fatiguer, je crois qu'on m'en demande trop. Je suis même obligé de travailler le week-end, de chez moi. Alors au nom de la loi, je bosse 15h par semaine mais officiellement, je dois toucher les 24h. J'avoue que j'ai du mal à tout gérer, sans parler des partiels qui arrivent bientôt...

Bref, du coup, on quitte son appart vers 16h - heure à laquelle il devait partir pour aller bosser. Je ne lui fait pas de bisou dans le métro, mais lui mime. Il me demande de lui envoyer un message. Il y répond en sortant du boulot, s'en suit une petite session de Snapchat, puis plus rien. Pas de "bonne nuit", mes trois derniers snaps - offrant pourtant matière à répondre - se sont retrouvés être sans réponse, et depuis, je n'ai aucunes nouvelles. 

Je n'enverrai pas de message. Et lui doit sans doute penser la même chose, ou doit se dire que finalement, je suis chiant. Je ne sais pas comment va se dérouler cette histoire. D'ailleurs, j'ai pu voir un certain "Nicolas" et un "Alexis" dans son top snap, juste derrière moi... Faut croire qu'il a trouvé mieux. Je lui ai prêté mes DVD de Queer as Folk, et lui m'a prêté Savages. Ça me fera au moins un prétexte pour le revoir. 

Je crois que ce qui me dérange le plus au fond, c'est que ce ne soit pas moi qui ai le contrôle de la situation, le pouvoir de dire "c'est bon, tu me saoules". J'ai quand même envie de lui envoyer un dernier snap, histoire de me dire que j'ai vraiment essayé quoi. 

Bref... J'ai oublié de mentionner un tas de trucs mais je veux pas m'étendre sur le sujet. Je ne vais même pas me relire. Du coup, désolé si certaines phrases sont mal tournées ou si j'ai fait des fautes grossières. Vous comprendrez, j'en suis sûr. 

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

2 commentaires:

  1. Tu as bien analysé la situation. Tu sais tr_ès bien que ce mec ne t'apporte rien de bon à part ne pas être seul. Ne te prends pas la tête avec cette histoire. Récupère tes dvd :) et basta. Pense à toi tes études, ton job... Et ce n'est pas une histoire d'avoir le contrôle ou pas. Quand on est avec quelqu'un on pense on ou nous et pas je et lui c'est plutôt je.

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  2. L'idée que la drogue atteint les neurone et favorise les sautes d'humeur, les changements de personnalité etc… Ca te traverse pas l'esprit? non parceque bon, c'est la première chose à laquelle je penserai en tant que non consommateur…
    Puis au fait, c'est pas de l'ironie ce que tu décris.

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