#148 La rage me consume

La haine, je ne connais que ça en ce moment. Tous les jours, quoi qu'il se passe. La rage me consume entièrement. Je pleure de commencer à profondément détester celui que j'ai tant aimé... 

Je me lève tous les matins avec une boule au ventre.

Est-ce que ce n'était qu'un rêve ? Est-ce l'un de ces réveils confus qui me font croire que je suis réveillé alors que je suis toujours plongé dans un profond sommeil ? Bien sûr que non. Tout cela est réel, beaucoup trop réel. Je vis chaque jours qui passent comme un coup de couteau en plus dans mon coeur déjà bien tailladé. Je suis au bout. J'en peux plus.

Je parle bien évidemment de ma rupture avec Marc, qui fait office de fil rouge sur ce blog depuis quelques jours. Je vous avais quitté sur un petit article nostalgie censé m'aider à tourner la page et avancer. Nous nous étions depuis reparlé qu'une seule fois, lui et moi : il y a une semaine.

Lundi dernier, Marc est donc allé voir mon compte Twitter et m'a reporté un tweet le concernant, dans lequel je mentionnais Christophe qui, depuis notre rupture, n'arrête pas de liker ses photos et ses publications Facebook. Il m'avait alors annoncé à ce propos,

"[...] Et pour les likes de Christophe, je m'en fou, donc pas de haine à avoir 😉"

Et m'avait demandé, en même temps, si le fait de continuer à me suivre malgré la rupture me dérangeait. Évidemment que non, puisque couper les ponts avec lui n'a jamais fait parti de mes souhaits. 
Sauf que... 

Depuis notre rupture, je suis exposé à de multiples post de nouveau célibataire parisien-habitant-a-Marseille qui, personnellement, me plongent dans les abîmes chaque jours que Dieu fait. Facebook, Snapchat, il est sur tous les fronts. Je vous entends déjà dire : Mais Lucas... Où est le problème ? C'est normal... Vous n'êtes plus ensemble, tu fais ta vie, il fait la sienne. 

Oui... Mais non mes petits chatons, c'est pas aussi simple. 
Marc n'a jamais été du genre à trop étaler sa vie sur les réseaux sociaux, encore moins sur son compte Snapchat qui comptait jusqu'à il y a 1 mois, que trois contacts : moi, une de ses meilleures amies et une personne inconnue... Sauf que depuis notre rupture, il faut croire que Monsieur s'est trouvé une nouvelle passion : celle de mettre en avant TOUT ce qu'il peut faire de sa vie : prise de RTT, HappyFace sur l'autoroute, paysages de rêves, RDV chez le coiffeur accompagné d'un mystérieux inconnu qui se fait tailler la barbe et brunch en tête-à-tête... également avec un mystérieux inconnu. Sans parler de Christophe qui, bien évidemment, continue à tout liker et vice versa. 

Alors bon. 
Je suis OK pour tourner la page et passer à autre chose mais m'envoyer bouffer du bonheur de célibataire en pleine gueule, même pas un mois après notre rupture, ça me fait mal, ça me blesse, ça m'enrage. 

Je veux dire... Pourquoi, putain ? Pourquoi tu fais ça ? T'as aucun respect pour moi ?! Pour nous ?!! Pour tout ce qu'on a vécu ??!! Et après, ça vient dire "je t'ai vraiment aimé, et même toute ma famille pourrait te le dire". Mais connard, si tu m'avais vraiment aimé, jamais tu t'amuserais à faire ce genre de choses, comme ça ! Bref... Je m'égare et laisse mes pulsions colériques prendre le dessus alors que ce n'est pas le but de l'article. La parenthèse seum est bouclée, on reprend. 

Hier matin. 
Je me réveille la boule au ventre et, comme tous les jours, effectue mon petit tour social media pour voir ce qui s'est passé la veille. Je tombe donc sur son fameux brunch qui a bien entravé ma motivation à passer un bon dimanche. Ca m'a coupé toute envie.

Ce matin. 
Je me réveille la boule au ventre et fais un tour sur Snapchat. A ma grande surprise, il n'a rien publié et sa story a disparu de mon fil d'actualité. M'aurait-il supprimé ? Non. Ce n'est pas possible. Je ne veux pas y croire. Il ne peut pas m'avoir supprimé, il est toujours dans mes contacts, me dis-je comme pour me rassurer...

Et à 11h27... Ce texto :

Je vous fait part de mes petites analyses au passage... 
Il m'en a pas fallu plus pour déclencher un torrent de larmes au beau milieu de l'openspace, que j'ai essayé tant bien que mal de camoufler... Il m'a fait à peu de choses près le même plan que Guillaume d'ailleurs, quand j'y repense.

Depuis ce matin, j'oscille. J'aimerais quitter mon corps un instant et m'échapper de tout ça, me détacher de lui. J'y arriverais, si je sentais pas tant de mesquinerie et de bassesse dans tout ce qu'il peut faire et que je peux voir. J'ai passé la journée à en parler, à réfléchir à ce que j'allais bien pouvoir répondre à ce message... A entamer une réponse, à la supprimer. Le dernier long message que je lui avait envoyé mentionnant un grand nombre de choses s'était soldé par un simple :

"Félicitations pour le CDI !"

Alors vous imaginez bien que, cette fois, j'attendais quand même une réponse un peu plus argumentée. Alors en rentrant, dans le métro, j'ai écrit ça :


Il est donc bel et bien heureux sans moi. Je m'attendais vraiment pas à ce qu'il s'en balance autant.
J'ai quand même répondu, un message un peu plus incisif, juste après, j'ai commencé à écrire cet article. J'ai maintenant, 2h après, un peu peur de regarder mon téléphone. Je me demande bien ce qui va me tomber sur la gueule encore : un réponse super vexante ou constater avec tristesse et amertume que tout ça lui passe clairement au dessus du coeur...

Tout ça pour dire que certains penseront peut-être que Marc a eu raison de me supprimer, que sur le long terme ça ne pourra qu'être bénéfique. Et ils ont raison. Mais pour le moment, je reste prostré avec pour seule compagnie : ma haine, ma rage et ma tristesse qui me paralysent. J'ai réinstallé Grindr, Hornet avec l'option Tinder et Once histoire d'avoir tout le package... Et rien... Pour l'instant, ça ne me dit rien. Des mecs mignons, qu'il faut essayer de draguer... ou at least, de pécho... C'est... beaucoup trop me demander pour l'instant, d'autant que sur une échelle de 1 à 10, mon amour propre actuel se situe à... -100 ?

Je me laisse entraîner et submerger dans une vague de haine qui me fait peur. J'en arrive a avoir des migraines atroces et des noeuds de douleurs dans tout le corps. Je me pose énormément de questions... Est-ce qu'il a vraiment été honnête avec moi pendant toute notre histoire ? Est-ce qu'il ne s'est pas juste royalement foutu de ma gueule ? Je suis complètement perdu...

Le Marc que j'ai connu est définitivement mort. Je ne le vivrai plus jamais. C'est bel et bien terminé. Sa gentillesse, son soucis de bien faire, sa faculté si singulière de toujours réussir à impressionner un peu plus. C'est envolé. Pour toujours. Que, MOI, Lucas, j'étais avec LUI, Marc, que ce que nous vivions était beau et magnifiquement unique, tout ça, à jamais détruit. Ne reste qu'un arrière-goût amer dans les tripes, acide, qui ronge tout sur son passage.

J'ai mal.
Quand est-ce que ça va s'arrêter ?

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

8 commentaires:

  1. C'est malheureusement le schéma classique d'une rupture (non mutuellement désirée).

    Il n'y a rien d'autre à conseiller que de t'occuper (pas forcément en allant pécho sur une random appli), et d'essayer d'arrêter de stalker ou de t'intéresser à lui. Le temps fera son office (même si ca fait mal)...

    Bon courage à toi !

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    1. Non, c'est le schéma classique de se retrouver face à un connard.

      Le gars sait que je vais mal, il vient le vérifier, pour au final me laisser patauger dans ma merde. Mec, t'as vraiment besoin de faire ça ? Je pense qu'il s'est découvert un petit côté pervers narcissique ces derniers temps, qu'il test sur moi avec brio.

      Qu'il devienne comme la plupart des fdp, au fond, c'est plus DU TOUT mon problème.
      Tant pis.

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  2. C'est jamais facile ces moments là, pour moi la solution a été de couper les ponts, ça a mis pas mal de temps pour que j'accepte de laisser quelqu'un entrer dans mon intimité (je parle pas de cul) mais au final c'était la meilleure solution, ne plus avoir de contact, ne pas savoir ce qu'il faisait, l'envie était énorme de le stalker, par faiblesse je l'ai fait à maintes reprises mais ça me faisait replonger, le déclic a été quand il a déménagé dans un autre département, là j'ai pu avancer car je n'avais plus peur de le croiser en ville dans les bars ou autre et maintenant quand je passe devant chez lui je pense un peu moins à lui et j'ai pu enfin passer à autre chose. Mais bon depuis peu il a repris contact juste pour savoir ce que j'étais devenu, ça m'a fait battre mon coeur à 100 à l'heure mais dorénavant c'est clair entre nous et j'essaie de ne pas me faire d'histoires malgré ce que nous avons vécu.

    Prend du temps pour respirer, tu as le droit de pleurer et de t'en vouloir, à un moment tu te reprendra en main que ce soit par le boulot ou avec tes potes et tu t'ouvriras aux autres naturellement, ça prendra le temps qu'il faudra mais tu trouveras quelqu'un d'autre avec qui ce sera différent et en même temps d'une certaine mesure semblable et tu sentiras que tu seras passé à autre chose :)

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    1. Entièrement d'accord avec Aurel: Il serait bénéfique couper les ponts et s'interdire de stalker. Tu n'en seras que plus à l'aise rapidement.

      N'échange plus de messages, et ne cherches plus à aller sur son FB ou autres réseaux sociaux. Et occupe toi à autre chose, plutôt que de risquer d'y repenser... Avec le temps peut être que tu pourras reprendre contact, mais il faut t'autoriser une période de deuil. Ca t'évitera de souffrir...

      Tout ca, c'est évidemment beaucoup plus facile à dire qu'à vivre/faire, mais bon, je pense vraiment que c'est une piste à explorer... bon courage à toi :-)

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    2. Merci beaucoup à vous deux pour vos commentaires !

      Vous avez entièrement raison.
      C'est juste super difficile pour moi de me faire une raison et de réussir à cesser tout contact. J'y arrive pourtant, mais avec beaucoup de difficultés...

      Je comprends ce que tu veux dire Aurel. C'est vrai que de se dire qu'il est à Marseille (et qu'il y restera sûrement, du coup) facilite un peu la tâche... Mais le fait que j'ai toujours accès à certaines de ses publications Facebook me pousse encore à aller jeter un oeil sur ses publications, ne serait-ce que pour montrer les vautours qui lui tournent autour (et qu'il doit probablement bien niquer en ce moment) lorsque je décide de m'ouvrir et de parler de cette histoire à mes proches.

      Je sais, pertinemment, que si je n'avais pas accès à tout ça, je me sentirais beaucoup mieux, parce que comme je le disais plus haut "aucune chance de savoir" et quand t'as aucune chance de savoir, tu finis forcément par te faire une raison. C'est mathématiques.
      Un peu comme quand une personne meurt en fait. (Je suis désolé, j'ai pas d'autre exemple...)

      Mais je m'en sens vraiment pas capable... Et c'est là où je suis paradoxal, c'est que même si, OBJECTIVEMENT, ce serait mieux pour moi de ne plus jamais entendre parler de lui, ben... ça me ferait super mal de constater que je ne fais plus parti de ses amis FB... C'est con hein, je sais. Au final, je me fais limite souffrir moi-même en plus de ce qu'il m'inflige par vice.

      Mais je pense que je suis encore trop attaché à ce qu'il était, à ce que nous étions...
      J'ai beau avoir tendance à le détester amèrement un peu plus chaque jour (encore plus lorsque j'imagine le mec avec qui il a pu être lorsque j'ai vu ses snap de Brunch, même pas 2 semaines après notre rupture m'enfin bref), ben je crois qu'il me manque toujours d'une certaine façon.

      Et je pense que le dernier paragraphe de ce billet le montre bien.
      J'ai beau être dégouté et en colère (pas forcément déprimé), j'arrive pas encore à m'y faire.

      Peut-être que j'y arriverai un jour, à le supprimer,
      Ou peut-être que je n'en n'aurais pas besoin, et la victoire en sera d'autant plus réjouissante.

      PS : Et puis, je crois que le fait de ne pas vouloir le supprimer répond aussi au besoin que je ressens de lui prouver que je vais mieux, quand j'irai mieux. Il s'en fout(ra) sûrement, mais moi pas. Je veux pas que les fois où il sera amené à repenser à moi, il soit resté sur le Lucas faible, qui n'est définitivement plus rien sans lui. Je veux pouvoir lui mettre dans la gueule que, "Bah ouais, moi aussi JE TE MONTRE que je vais bien. Cordialement".

      Je sais pas si je suis très clair, j'ai eu une journée très longue...

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    3. J'espere (pour toi) que tu arriveras a le détester suffisamment pour que sur un coup de tête, tu le supprimes de tes "amis" FB.

      En même temps, dis toi que de te voir ne plus être dans ses contacts (à *ton* initiative), ca lui fera peut être comprendre qu'il n'est pas le seul à rester dans le beau role du mec regretté. Même si ce n'est pas totalement exact... question de fierté :p

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  3. Fais-toi violence et vire-le de tes contacts FB. Et bloque-le partout s'il le faut !
    Tu le ré-ajouteras quand tu seras prêt, c'est à ce moment là que tu pourras lui montrer que t'es passé à autre chose. Pour l'instant tu ne fais que te faire du mal.
    Expérience vécue à plusieurs reprises et la solution est éprouvée, crois-moi !

    Tu sais, il y a quelque chose d'effrayant, mais toutes ces phases que tu vis (du chagrin à la haine, de l'envie insatiable de le stalker au fait de savoir que ce serait mieux de ne plus avoir de nouvelles, etc.) font partie d'un schéma que tout le monde ou presque vit dans une rupture non consentie. C'est presque mathématique pour reprendre ce que tu disais.
    Rassure-toi, ça ne veut pas dire que ta douleur vaut moins que celle des autres, ni que je la trouve moins sincère ou moins puissante. Au contraire, on n'est jamais aussi sincère que dans ces moments. Par contre ça veut dire que t'as tout intérêt à écouter ce que te conseillent ceux qui sont déjà passé (plusieurs fois) par là.

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  4. Et si tu prenais la chose dans l'autre sens ?
    Et si tout cela était pour combler le manque de ta non présence ?

    C'est juste une idée comme ça.

    Après, si je persiste sur ma théorie, je pense pas que le but premier était de te blesser.

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