#34 Bilan post-psy (3)

J'avais réellement le besoin de parler aujourd'hui, c'est le moins qu'on puisse dire. C'est l'esprit pour le moins chargé en réflexions et le coeur chargé en émotions que je me suis donc rendu chez ma psy pour que nous puissions entamer notre troisième séance. 

Le premier sujet du discussion porte sur la validation du texte de loi concernant le "Mariage pour tous", elle me demande ce que j'en pense, comment j'ai vécu ces derniers jours. Je lui réponds avec la plus grande sincérité que tout cela était un peu pesant pour moi : augmenter le volume de la télévision chaque fois que le thème était abordé, entendre mon beau-père homophobe prétendre une tolérance à l'égard du mariage pour tous juste pour faire plaisir à ma mère, voir le visage de ma mère tuméfiée de peur chaque fois que je lui disais que j'allais sortir... Bref, évidemment je suis satisfait que cette loi soit enfin passée mais je ne l'ai pas spécialement bien vécu. J'embraye sur la capacité qu'a eu ce projet de faire ressortir toute la violence, toute la rage, toute la colère enfouie durant des années à l'égard des homosexuels et dit que cette loi n'a pas renforcé la tolérance, bien au contraire, elle n'a fait que l'amoindrir, sur le court terme du moins. 

" Vous êtes quelqu'un d'isolé " C'est vrai. Je suis quelqu'un d'isolé, sans vouloir l'être. Et c'est ce qui a fait l'objet de la séance d'aujourd'hui. Très vite, je lui fait part de diverses réflexions que j'ai pu faire depuis la dernière fois qu'on s'est vu, je lui avoue qu'envisager les pires scénarios avant les rencontres (ce qui est donc générateur de stress) est un moyen de mieux pouvoir les éviter par la suite et que, par ailleurs, aller, en quelque sorte, mal en permanence était une façon de me préserver des coups de durs que la vie pourrait me réserver. C'est pas clair ? Je vous fais un schéma : 


Le point d'impact marqué par la marque orange désigne un coup dur. On remarque bien que le coup dur est d'autant plus difficile à supporter s'il est vécu dans une période où le moral est particulièrement élevé, à l'inverse, il est vécu comme minime s'il est vécu dans une période où le moral est particulièrement bas. C'est ce que j'expliquais à ma psy qui m'a ensuite révélé que ma tristesse était mon mécanisme de défense propre, à moi mais qu'il fallait essayer de le changer. Et on arrive, enfin, à un des problèmes les plus importants à régler chez moi : baisser le niveau d'attente vis à vis de l'autre. 

L'autre ne me donne pas ce que j'attends de lui. Facteur de frustration et de tristesse. C'est un peu une boucle infernale. Pour pallier le problème, il est donc nécessaire de baisser ce niveau d'attente, mais comment ? 

Les passions sont alors abordées. Hier, étant particulièrement triste, j'ai pris l'initiative de faire un montage vidéo, j'ai toujours aimé ça, mais je dois avouer que ça faisait longtemps que je ne m'y étais pas remis, et bien, contre toute attente, durant ces quelques minutes de montage, j'étais bien. J'étais serein. Pas heureux, mais serein. Et c'est ce qui arrive lorsque nous trouvons des occupations, des choses à faire, on ne pense plus à ce qui nous tourmente. À cet instant j'ai compris pourquoi certaine personnes avaient le besoin de se réfugier dans leur travail. C'est simple en fait. Elles souffrent.
Une nouvelle piste de réflexion s'offre à moi : maîtriser ce niveau d'attente qui fait que toutes mes relations finissent pas s'auto-détruire. Je dois avoir une vie sociale beaucoup plus vaste, encore plus qu'elle ne l'est déjà, pour pouvoir aller bien/mieux. Ce besoin de social pourrait m'aider à réduire cette tristesse constante. C'est fou de voir à quel point tout est lié.

On a terminé sur un thème très délicat, toujours : la rencontre amoureuse. Elle m'a demandé si certaine filles étaient déjà tombées amoureuses de moi, et à ma grande surprise, après réflexions, non aucune. Enfin si, une, mais elle ne me connaissait absolument pas, elle me trouvait juste mignon en somme. 
Voyant que ce thème me touche particulièrement et que j'ai les larmes aux yeux à chaque fois qu'il est abordé, elle me dit : " Nous sommes des êtres désirants, nous désir le plus profond se réalise toujours. Celui-ci se réalisera, d'accord ? " 

Enfin, une de ces citations qui m'a un peu marqué : " Oeuvrez pour votre vie et la Vie vous le rendra. "
Ces séances me font du bien, et je crois qu'on commence seulement à avancer. La route est encore longue. 

Je suis désolé si tous ces bilans et particulièrement celui-là semblent décousus mais c'est très difficile pour moi de structurer tout ça, trouver des liens logiques parce-qu'on parle de tellement de choses en une heure qu'il m'est impossible de tout emmagasiner et de tout recracher une fois rentré. Je comprends que ce ne puisse pas être très agréable à lire, d'autant plus que je ne me relis même pas. 
Par ailleurs, je peux encore plus comprendre que ces bilans prennent de plus en plus de place sur ce blog et que tout ça est un peu répétitif, mais ils m'aident à savoir où j'en suis et c'est déjà énorme. Je suis désolé si tout cela manque un peu d'action à votre goût. 

LL


Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

4 commentaires:

  1. C'est ton blog hein, c'est toi qui vois. Et moi ça me va bien. ;)

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  2. Ne t'excuse pas de parler de ta vie, c'est le principe même du blog. Et puis, c'est comme une seconde thérapie, la psy, le blog. On écrit pour soi, comme exhutoire ou pour se faire du bien, mais aussi pour être lu. Je pense que tu satisfais les deux objectifs en écrivant ici. C'est, je pense, le plus beau principe du blog.

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  3. Franchement, je ne me lasse jamais de lire tes "bilan post-psy", il y a même des fois ou je me retrouve un peu en toi, où j'ai l'impression que quelque part je suis un peu comme toi (vive les répétitions...)et donc ça m'aide de te lire, alors franchement, continue :)

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  4. Tu écris ce que tu veux tu es chez "toi". Et puis comme le dit Yoan, le blog c'est aussi un psy mais gratuit celui là:)

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