#124 Chaque fois qu'elle s'en va...

C'est toujours la même chanson, je finis par la connaître par coeur ; les paroles et la musique. 

On est content de se retrouver mais c'est toujours trop court. Vraiment tout court. A peine 24 heures ce weekend, un jour, deux nuits. Et c'est tout. 

Je suis content de retrouver ma soeur, mais c'est toujours un combat permanent de supporter tout ce que sa présence engendre auprès de ma famille. On ment, on fait semblant, on entre dans l'hypocrisie la plus complète, tout le monde feint de s'aimer et s'apprécier, on essaie de ménager les uns et les autres, de sauver les meubles, de préserver ce qui ne peut être sauvé. 

Seulement, moi, j'arrive pas à faire semblant. Alors je m'obstine, je me braque, je fais la gueule. Parce-que tout ça me dégoute. De tous les voir si… menteurs, si manipulateurs, ça me donne envie de vomir. Entendre mon beau-père et ma mère blâmer mon père ainsi que ma belle-mère sur le fait qu'ils aient un soucis avec la bouteille me donne envie de libérer toute la haine qu'il y a en moi. Ils en ont sûrement un, mais au moins ils l'assument, eux. Ils en sont plus à cacher des bouteilles dans le coffre de rangement, sous le canapé, et à se cacher pour pouvoir picoler en douce entre 18h30 et 20h. 

Mon beau-père, parlons-en, tiens. En temps normal, je fais comme s'il n'existait pas, mais impossible lorsque ma soeur est là, il m'horripile, m'agace au plus haut point. Les seules fois où j'interviens au détour d'une conversation en sa présence, c'est pour lui balancer une pic, de façon détournée, j'en ai conscience, mais j'arrive pas à faire autrement, j'arrive pas à m'en foutre, j'arrive pas à faire abstraction. On pourrait penser que c'est de sa faute mais je n'en suis même pas convaincu, puisqu'hier un grand repas a été organisé au resto, le soir, comprenant : Maman, Papa, Beau-Papa, Belle-Maman, Ma soeur, Mon beau-frère, La meilleure amie de ma soeur et Moi. Et même comme ça, aucun mot ne sortait de ma bouche. Alors je sais pas...

Ma soeur fait aussi semblant de ne pas voir ce qui se passe, de ne plus le voir. Comment lui reprocher ?
Cela m'affecte tellement que j'ai jamais l'impression d'être véritablement moi-même avec elle, le peu de fois où nous nous voyons. Sauf les rares fois où il nous arrive d'être seuls, tous les deux. Ou tous les trois, quand mon beau-frère est présent, ce qui était le cas ce weekend. 

Et tout cela fait qu'à chaque fois qu'elle s'en va, je me retrouve dans le même état : triste, prostré, abattu, anéanti ; à faire des trucs débiles comme ramasser leurs billets d'avions dans la poubelle pour les mettre dans ma boîte à souvenirs… 

Je passe les trois quart de mon temps à être triste, en colère et à pleurer le soir dans mon lit lorsque ma soeur est là. C'est pas ce qui devrait se passer. 

Néanmoins, je crois que ma soeur a été contente de son weekend, c'est tout ce qui compte après tout. 

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

2 commentaires:

  1. Je ressens dans ce billet une tristesse qui me touche.

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    1. La tristesse est touchante, en effet. Mais elle est inévitable, quand on se sépare momentanément de quelqu'un qu'on aime...

      Car clairement, sa sister, c'est quelqu'un qui compte apparamment beaucoup pour lui ! Et ca, c'est vraiment beau, monsieur Lucas :)

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