#182 Une semaine pour moi !

Enfin, des vacances ! 7 jours précieux sans travailler. L’occasion rêvée de retrouver des proches, passer de bons moments et faire le point sur sa vie. J’ai une semaine pour moi, il ne faut pas la gâcher. 

« Ça fait du bien, deux jours sans fumer » me disais-je au moment de rentrer sur Paris hier soir, sur le quai de la gare du Nord après avoir passé deux jours à Londres, chez ma soeur. Cette coupure avec la torpeur parisienne et les mauvaises habitudes a été très ressourçante et s’est pour le moins bien déroulée. Pourtant, c’était pas gagné d’avance. Quand ta soeur te présente le type qui - il y a encore quelques mois - était responsable de son plus grand état dépressif encore jamais connu à ce jour, t’as de quoi avoir des a priori. Mais finalement, l’impression une fois sur place a brisé ces inquiétudes, il est attentionné, avenant et… amoureux ! Alors si ma soeur est heureuse, je serais la plus mal placée des personnes pour aller contre celui avec qui elle se sent bien. Welcome to the Family. 

Après ce week-end passé à flâner dans les rues des beaux quartiers londoniens et savourer de délicieux thés sur des rooftops privés surplombant Oxford St., le retour hier après-midi fut nostalgique et quelque peu flou… Je me souviens m’être senti très mal au moment de monter dans le train. Mais pas le temps de se laisser aller bien longtemps, je devais encore apprendre la scène sur laquelle j’allais passer avec mes partenaires de jeu le soir même, au théâtre. Learn ! Don’t Cry. 

C’est donc chargé comme une mule, avec mes deux sacs pleins d’affaires, de produits Lush, de tupper-ware riz/poulet, d’appareil photo, de médicaments…, que je suis arrivé hier soir pour la première fois, en retard à mon cours de théâtre. De 7 minutes à peine, détendons-nous. Hier soir, n’était pas un soir particulier. Hier soir, il s’est passé quelque chose. De mon côté déjà, j’étais dans de bonnes conditions pour ENFIN oser aller un petit peu vers les autres car ils sont encore beaucoup à ne toujours pas entretenir de rapport particulier avec moi. Puis du côté des autres aussi, qui en plus d’avoir été réceptifs à mes tentatives, ont incroyablement tous brillé sur scène. Les professeurs en ont été très étonnés, nous les premiers ! C’est comme si on avait tous mangé du lion avant de venir. En ce qui me concerne, les traits de mon personnage se dessinent de plus en plus au rythme de la personnalité qui est la mienne, que je parsème ici et là pour donner du relief à Clément. Ce cours était tout simplement magique. Notre scène a été grandiose et a eu le mérite d’amuser nos camarades dont certains riaient sincèrement à gorge déployée. Yestarday, I was Alive. 

Juste après la fin du cours, enfin, une grosse demi-heure plus tard pour être exact, j’étais rentré ! J’ai retrouvé ma coloc qui était accompagnée par une de ses amies, posée sur le canapé. J’ai passé quelques minutes à raconter mon weekend, et me voilà dans mon lit, un joint à la main pour savourer toutes ces victoires : ma fierté des deux jours sans fumer de THC, d’avoir passé un weekend revigorant sous le signe de l’amour et de la tolérance et d’avoir brillé collectivement à un cours de théâtre où je me sens finalement maintenant, un peu plus intégré. Sleep Tight, Lucas !

Pourtant, ce matin, le réveil est amèrement serein. Comme sur un petit nuage doux et confortable, mais cruellement instable. Je n’ai pas envie de fumer tout de suite, je préfère traîner sur les applis et… voir. Je vois, plusieurs types pouvant faire l’affaire, un se démarque légèrement par une plastique avantageuse dont je me sens irrémédiablement attiré. On parle, trois petits quart d’heure, juste l’essentiel, je roule un joint, le voilà en route. En ouvrant la porte, la surprise. Un garçon très timide au visage marqué par la prise certaine de quelques substances. Je fais bonne figure mais merde. Il parle, beaucoup, je comprends que c’est moi qui vais devoir prendre les choses en main mais cette perspective me raidit légèrement, pas dans le bon sens du terme. Les sujets de conversations dérivent sur des choses plutôt personnelles, rien de bien excitant en soi. Il finit par se mettre à l’aise, moi aussi et finalement c’est parti. Seulement, pas question de le sucer ! Pas par potentielle prise de risque (puisqu’il a fini par me sucer) mais simplement par non envie. Le plan n’aura finalement pas duré très longtemps et c’est tant mieux. Le courant est plutôt bien passé mais je le sentais très sur la défensive, un peu passif agressif, par moment, sans vraiment comprendre pourquoi… Il me mettait par moment même terriblement mal à l’aise. What Did I Do ? 

Alors quand le plan s’est terminé, j’étais soulagé. J’ai bouclé la rencontre de près de deux heures en redemandant s’il était clean de partout, il m’aura juré que oui. Tout cela pour dire que cette expérience m’aura tout de même enseigné quelque chose et poussé à franchir le pas d’une grande décision. J’arrête. J’arrête ces plans directs avec ces mecs sortis de nul part qui m’exposent et que j’expose peut être tout autant à des risques, malgré des contrôles négatifs réguliers, de transmettre une saloperie. C’est terminé. Des plans branle, à l’occasion, car j’ai appris à vraiment aimer cela, mais plus rien de trop sexo-muqueusement impliqué avec des inconnus. J’en ai ma claque ! Ça ne me rend pas heureux ni service : je redoute le moment à chaque fois pour des potentiels remords ou des inquiétudes post-plan systématiques. Stop. Maintenant, on retourne à des rencontres moins vicieuses, à une structure de vie un peu plus stable et solide et à un dial constructif avant toute sorte de potentiel plan cul, parce qu’il y en a marre. Je pense mériter et valoir mieux que ça. Big Meal, Big Deal ! 


J’espère que cette semaine pour moi sera bénéfique et sereine. Il faut s’avoir qu’en plus d’avoir aimé écrire cela ici, j’ai surtout rédigé ce petit bout de vie afin de me souvenir, quand je serai en proie au doute, à la perte, à l’oubli ou quand ça n’ira tout simplement pas, parce que des fois ça n’ira pas c’est comme ça, me souvenir en relisant ces lignes qu’une fois, à un moment donné, ça a vraiment été. J’étais vraiment bien. Et que donc, c’est possible. En tout cas, là, ça va. Il ne me reste plus qu’à m’occuper de tâches beaucoup moins réjouissantes mais au combien cruciales et inhérentes à une vie, j’aime pas le terme, mais normal. À savoir, la vaisselle, lancer une machine, étendre le linge, débarrasser l’étendoir et passer l’aspirateur. To Do !

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

6 commentaires:

  1. C'est cool de te lire autant en progrès depuis quelques temps. Il reste encore des trucs à bosser, mais ça va dans le bon sens. Et puis pas de prise de tête sur les plans cul, ça ne reste que cela. ;)

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    1. Hé ! Je ne savais pas que tu passais encore par ici. Merci ô Grand Matoo ! (pour les plans culs, oui c'est vrai que j'ai tendance à l'oublier par moment ;))

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  2. Ahah, toi aussi tu termines une semaine de vacances...
    On est dans le même cas, et je ne reviens que dimanche dans la grisaille parisienne (enfin, j'espère avoir tort sur la grisaille ^^)

    Content de voir que tu as passé un bon moment à Londres, et même sans THC ! Et comme Matoo, clairement, pas de prise de tête sur les plans cul, ca n'a pas grand intérêt.

    Bon retour à la civilisation... même programme que ta dernière phrase en ce qui me concerne, pour la journée de dimanche ^^

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    1. Welcome back then !

      Oui, pas de prise de tête. Pas-de-prise-de-tête.
      Seulement, je trouve toujours le moyen de me perdre dans la complexité des individus en face de moi. Faut lâcher. Essayer.

      Et bon courage pour le ménage !

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    2. Ahah, merci pour les encouragements, mais ca a été un échec cuisant, le ménage, le décalage horaire m'aura obligé à me bouger hors de chez moi pour éviter de m'endormir... Je me suis limité à faire une lessive de sous vêtements pour pas tomber en rade ^^

      Je sais ce que tu entends par "trouver le moyen de se perdre".
      J'ai beau jouer les conseillers, je suis quelque part pareil que toi, je me pose trop de questions: Mais même si je me pose les questions, et que ca me turlupine, je ne laisse pas trop la situation m'affecter, et lâche vite l'affaire. Inutile de trop consacrer de temps de cerveau à des gens qui ne font pas la même chose en face.

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