#30 I need a doctor

L'idée me trottait dans la tête depuis quelques années déjà. Sans jamais oser franchir le pas, c'est hier que j'ai pris une décision : je vais aller consulter un psy. 

C'est hier, en assistant à mon dernier cours de psychologie sociale dispensé par une prof extraordinaire, que cette idée m'est apparue comme étant évidente. J'avais fait des recherches il y a une semaine sur divers psychologues consultant sur Paris, mais bien des psychologues ne sont que des charlatans appâtés par l'appel du gain, j'ai vite déchanté en ayant vu les prix exorbitants qu'ils proposaient contre une heure (ou plutôt 50 minutes) de discussion. Mais en écoutant ma prof parler - une dernière fois, des nombreux cas auxquels elle avait pu être confrontée au cours de sa carrière, je me suis dit qu'à côté mes problèmes seraient vites réglés. 
J'ai donc pris mon courage à deux mains, attendant la fin du cours, afin de lui demander si elle continuait de recevoir des patients en consultation, elle m'a répondu que oui bien qu'elle n'en n'avait pas spécialement le temps. Sautant sur l'occasion, je lui ai alors proposé de me recevoir, non en tant qu'étudiant mais en tant que patient. Après m'avoir demandé où j'habitais et quelques instants de réflexions elle m'a demandé si elle pouvait me renvoyer auprès d'une de ses connaissances : "une dame d'un certain âge, très compétente". J'ai tout de suite accepté quand elle m'a dit qu'elle recevait à à peine 5 minutes à pied de chez moi. Je suis sortis de la salle après qu'elle ai inscrit ses coordonnées sur une feuille de son carnet et après lui avoir dit qu'elle avait été une "prof géniale". 

En rentrant chez moi, hier soir, j'ai envoyé un message à cette mystérieuse "dame compétente" lui expliquant en quelques mots ma situation. Elle m'a répondu ce matin, me disant qu'il n'y avait aucun problème et que je n'avais qu'à l'appeler "sans hésitations". C'est ce que je viens de faire. 

C'est une dame charmante, très gentille, avec une voix apaisante. J'ai hâte de la rencontrer. Nous avons rendez-vous à son cabinet lundi après-midi à 14h. Avec un tarif spécial étudiant à 25€ la consultation, je trouve que c'est quand même très abordable, sans oublier que je suis vraiment à 5 minutes de marche. 

Aller consulter un psy a été une décision très difficile à prendre. C'est pas facile de s'avouer (et encore moins d'avouer aux autres) qu'on a besoin d'aide. Je ne suis pas fou, j'ai juste besoin de parler, et de trouver des réponses aux questions que je me pose. Cette situation a trop duré. J'en ai marre de m'interroger sur tout, de ne pouvoir en parler à personne et de me sentir perdu, chaque jour un peu plus. 
Je ne compte parler de cette thérapie à personne, que ce soit ma famille, mes amis, mes connaissances, personne ne sera au courant. Personne ! Sauf vous, elle et moi. 

Il reste plus qu'à voir la façon dont ma psy va réagir quand je vais lui annoncer que : je suis gay, ai des difficultés relationnelles, fait parti d'une famille chaotique, n'ai pas confiance en moi et encore moins aux autres, que j'aime bien me droguer, mais le plus dur sera certainement de dire qu'en fait, je pense que j'ai peur des autres. 

LL

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

2 commentaires:

  1. Ça me refait penser à une citation du personnage de psy de Jude Law dans Effets secondaires, qui expliquait qu'après ses études en Angleterre il était allé exercer aux USA parce que "en Europe, quelqu'un qui consulte un psy et/ou prend des anxyolytiques, on dit qu'il est malade, aux USA on dit que c'est une personne qui veut aller mieux". Je préfère effectivement cette vision américaine et j'espère que pour toi ça va bien t'aider avec tes problèmes :)

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    1. C'est vrai que la consultation de psy' est beaucoup plus ancrée chez les américains que chez les européens (enfin, je m'arrête à ce que je connais). Avouer à ses proches qu'on voit un psy, c'est pas simple, on va être prit de haut, on va même aller jusqu'à ressentir une certaine tension à cette annonce. C'est beaucoup moins commun, si je peux dire.
      En tout cas, j'ai hâte de voir ce que va donner cette première séance : un mélange d'appréhension, de peur mais aussi d'excitation. Rendez-vous dans qqes heures.

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