#14 Quelle journée

Il y a certaines journées qu'on est content d'avoir bouclée. Retour sur une journée particulièrement merdique. 

Mise à part quelques plaques de verglas et les traditionnelles dix minutes de retard de mon bus, rien ne laissait prévoir une journée aussi désagréable et pénible. 

Sauf si on commence par la nuit agitée que j'ai pu passer (non, non, ne vous méprenez pas, il ne s'agit pas d'une partie de jambe en l'air). Cela fait deux semaines que je dors de plus en plus mal à cause d'un truc tout con : mes dents. Je fais une fixation sur mes dents depuis quelque temps car je sens que j'ai besoin d'aller chez le dentiste, ce qui me vaut des nuits entières où je passe mon temps à littéralement me serrer les dents (si vous ne me croyez pas, j'admets que ce n'est pas facile à concevoir mais ça existe, ce problème se nomme "bruxisme", si si, allez faire un tour ici, vous verrez : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bruxisme), c'est peut-être dû au stress, j'en sais rien. Bref, la première nuit où j'ai été victime de bruxisme, jeudi, j'ai décidé de prendre rendez-vous chez le dentiste, sauf que, malchance totale ou pur hasard, ce dentiste n'a pas daigné décrocher son téléphone malgré moult messages que j'ai pu lui laisser. Réessayant ce matin, et voyant que celui-ci n'était de toute évidence pas disponible pour prendre mon appel, j'ai décidé d'envoyer un message à ma mère lui disant s'il serait possible d'aller sur place cette après-midi pour directement prendre un rendez-vous, le plus tôt possible (parce-que oui, j'ai changé de dentiste, je ne sais pas où il se situe), ce à quoi elle a répondu : 

- " T'es chiant, donne moi le numéro. " Merci maman. 

Magie des mamans, ou simple coup de bol, elle a réussi à tomber sur lui dès le premier coup et à m'avoir un rendez-vous pour le 28 janvier, à 16h (je compte les jours, j'en tremble à l'avance). J'ai hâte, mais je suis une véritable tapette quand je suis chez le dentiste, j'ai horreur, horreur, horreur, de ça. C'est limite si je n'en suis pas à demander au dentiste de me tenir la main. Limite hein, sinon il peut pas me trifouiller et ça avance pas. 

Bref, problème du dentiste, c'est réglé. Il reste le froid polaire dont nous avons été victime ce matin. Attendre son bus, le matin, quand on 5 heures de sommeil à son actif, c'est généralement pas très amusant, mais quand il fait en plus de ça -4°, ça l'est encore moins. Mais bon, ça va encore. 

La journée commence à véritablement se gâter aux alentours de 13h45. Je sors de la fac, mes amis attendent mon bus avec moi, sauf que mon iPhone m'indique gentiment qu'il est déjà passé (Il arrive avec 10 minutes de retard quand il s'agit de m'amener à la fac, mais 25 minutes quand il faut rentrer, rajoutez à cela le fait que mon bus ne passe qu'une fois toutes les heures, le rater peut-être assez rageant). Un autre est annoncé à 14h30, cette fois-ci, j'arrive à l'avoir.

J'ai regretté d'être monté dedans. 

Il commence par aller à l'opposé de son itinéraire habituel. "Il passe bien par Auchan" dit un voyageur, d'accord, d'accord. Je mets mes écouteurs, je me rends compte qu'un des deux est mort, il ne diffuse plus aucun son. Je ferme les yeux un petit temps, puis mon ouïe est attirée par des "boum, boum, boum..." à répétition au sein du bus. Il s'agissait d'un petit enfant en poussette, 1 an et demi ou deux ans, qui s'amusait à taper sur les parois (ou le sol, ça dépend) du bus à intervalle régulier. Je ne sais pas si vous avez déjà entendu ce bruit absolument horrible, mais il est insupportable, surtout quand sa mère ne fait rien pour l'arrêter, c'est une antillaise pourtant, elles sont réputées pour être assez strictes, non ? 
Manque de bol, on tombe dans les bouchons, super. Me voilà partit pour écouter les jérémiades du môme pour un bon quart d'heure. 

... Un quart d'heure, non. Une heure, plutôt. Imaginez vous, j'habite à 15 minutes en bus de ma fac, le bus a prit une heure pour faire la moitié du chemin. C'est pour dire. Autant vous dire que je me serais bien lever pour lui en foutre une au môme, mais je suis pacifique. Ce qui m'énervait le plus, c'était sa mère, une bonne targnole en public ça fait pas de mal parfois, merde ! On parle de liberté, mais celle-ci n'est-t'elle pas censée s'arrêter quand elle entrave celle des autres ? En l'occurrence ce petit con me faisait profondément chier à prendre le bus pour Disneyland. 

Finalement, j'arrive à bon port, à 15h40, et retrouve ma mère qui m'attendait en voiture pour une petite virée direction Carrefour, je lui fait part de mon agacement, qu'elle se contente de subir, pauvre maman ! On arrive à Carrefour, j'ai envie de pisser. Une envie vraiment sévère. Il est juste impossible que je puisse me retenir, je fais le choix ultime, le douloureux sacrifice, d'aller pisser dans les chiottes de Carrefour. Grossière erreur. Ce qui me choque dès que j'entre dedans, c'est la différence entre ce qui est indiqué sur la porte et ce que cette même porte renferme, je m'explique. 
Je vois des femmes sortir des toilettes des hommes, et des hommes sortir des toilettes des femmes, tout ce qu'il y a de plus normal. Étant bien élevé et étant surtout doté de logique, j'attends pour entrer dans les toilettes des hommes. Je vous passe les détails lugubres dont regorgeait le lieux-dit, je m'asperge les mains de savon pour me purifier de l'enfer dans lequel je viens d'uriner. Pas de bol, pas de robinet. Enfin si, mais un robinet qui marche pas. Il manquait le bouton pour appuyer de façon à faire couler l'eau (NON, ce n'était pas un robinet-laser comme a gentiment pu le faire remarquer ma chère mère, il manquait vraiment le bouton pour appuyer). Du coup j'ai du trouver un robinet en urgence en foutant du savon partout, je sors et arrive dans le "corridor des toilettes", là où la séparation homme/femme est censée s'effectuer, et je squatte le robinet. Une femme entre dans les toilettes, des hommes, et déclare haut et fort (avec le recul je me demande si elle ne m'accusait pas) "AH, c'est sale!", ben oui connasse, t'es chez les mecs, 90% des mecs savent pas viser, c'est un fait. 

En faisant les courses, je tcheck mon Facebook comme à mon habitude, et un article publié par une de mes contacts provoque la fureur en moi. L'article parlait du premier mariage civil à trois autorisé au Brésil avec comme commentaire de cette même contact :

 "Quand je disais que ça allait finir comme ça, ça fait des mois et des mois que je le dis. Vous voyez. Si le mariage pour tous passe, c'est la porte ouverte à ce genre de pratiques. C'est la décadence. "

On notera les commentaires cons de gros beaufs "oh, je vais me marier avec mon chien" , "bientôt on pourra se marier avec un mineur " ... Et j'en passe. Étant particulièrement échauffé par mes petits soucis, j'ai lâché un petit commentaire rappelant que le Brésil et la France n'étaient pas deux pays comparables, qu'on pouvait comparer la France à l'Espagne, et encore. Et qu'il fallait arrêter les amalgames entre "pédophilie", "zoophilie" et "homosexualité" visant à donner du crédit à des idées religieuses, dépassées et surtout discriminatoires. Je vous aurai bien mis le screen, mais la publication a mystérieusement été supprimée. 

Bref, je l'ai pas vraiment aimée cette journée.

Rajoutons à cela une petite embrouille avec les copains sur laquelle je n'ai malheureusement pas envie de m'étendre. C'était vraiment pas trop mon jour, ah, et oui, je dois lire un texte de 30 pages auquel je ne comprends absolument rien pour demain, c'est génial. 

Quelle journée. Et encore, je ferai mieux de ne pas trop parler, elle est pas encore terminée. Il peut s'en passer des choses en 4 heures... 

Sinon, votre journée à vous ? 
LL

Lucas Lopes

Blogueur depuis 2012. Lucas, 20 ans, suceur de bites et fumeur de joints. J'aime envisager mon écriture comme étant une forme de psychothérapie.

1 commentaire:

  1. Comme on dit : " Il y a des jours où l'on ferait mieux de rester coucher" :)

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